dimanche 9 novembre 2008

QUELQUES MOMENTS D'HISTOIRE CONTEMPORAINE

LO N° 251 (09/11/08)

CORINNE LEPAGE
Eviter l'effondrement (sur son blog, 20.10.2008)
# Dans son livre "Effondrement" consacré aux choix des sociétés de survivre ou de disparaître, Jared Diamond identifie quatre formes de comportement collectif qui ont été fatals aux sociétés qui les ont choisis :
- L’incapacité d’identifier un problème avant qu’il ne se manifeste
 ;
- L’incapacité de percevoir un problème alors qu’il est présent ;

- L’incapacité à le résoudre — voire même à réellement chercher des solutions — lorsque le problème est identifié ;
- Et surtout le maintien d’un système de valeurs sociales inadaptées à la situation nouvelle.



Et Jared Diamond écrit à ce propos : « Il est douloureusement difficile de décider qu’il faut abandonner certaines de ses valeurs centrales quand elles sont devenues incompatibles avec la survie ».
#
Suit un questionnement assez flou de "notre système de valeurs" et de son inadaptabilité à la situation nouvelle… et quelques propositions tendant à ce que les Etats reprennent la main sur les banques et les banquiers, à un retour à l'éthique, et à une lutte contre le chauffage climatique et pour le développement du rable. Tout ça, euh… manifestant pas mal de bonne volonté et ne me convainquant pas plus que ça. (Je n'ai rien contre Corinne Lepage, quand même…)
La suite ici :
http://corinnelepage.hautetfort.com/archive/2008/10/20/corinne-lepage-eviter-l-effondrement.html#comments

JEAN-LOUIS ETIENNE et la fonte des banques
Aujourd'hui à Monaco, et suite à une démarche enclenchée depuis longtemps, Jean-Louis Etienne suggère que le gouvernement français, qui assure actuellement la présidence de l'Union européenne, propose aux Nations Unies le vote d'une résolution qui classerait la banquise de l'océan Arctique comme "zone d'intérêt commun pour l'humanité".
Et si on classait LA TERRE comme "zone d’intérêt commun pour l'humanité" ?

BARACOBAMA
Pendant la soirée élection, on a vu une journaliste apparaître virtuellement "sur" un plateau de télé à ses centaines de km, par projection holographique. Ce qui nous plonge encore une fois, comme à l'occasion de la crise financière (krach entre le virtuel et le réel, en fait…), dans les questions du réel et de l'irréel, du vrai et du faux, de la réalité et de la fiction… Science-fiction devenue réalité ? Sommes-nous bel et bien entrés depuis quelques années dans un monde de SF, dickien, cyberpunk…? (Ce qui, en passant, explique peut-être que la SF se vende mal : on n'en a plus besoin, on est dedans.)
Obama lui-même ne serait-il pas un hologramme, une image de synthèse ? Il est quand même très improbable, cet homme ! Moitié noir, moitié blanc, un peu immigré, avec un premier prénom juif, un second arabe, un nom de famille bien africain, et une allure de mannequin de vitrine… Et élu Président US. Ne serait-ce pas une intrusion de l'imaginaire dans la réalité, comme la crise financière est née d'une virtualisation de l'argent, agissant en boomerang sur le réel.
On a vu ces dernières années des films et séries télé US avec des présidents noirs, dans des thrillers plus ou moins SF et pas spécialement gais ("24 heures chrono", si j'ai bien compris – pas vu)… La fiction a-t-elle créé de la réalité ?… (On pourrait en dire autant pour l'élection de Schwartzenegger en Californie, d'ailleurs…)
Tiens, ça me donne envie de relire "Terre, planète impériale", d'Arthur C. Clarke, dont le héros est noir, si je me rappelle bien… et qui contient cette considération politique que j'adore : "Depuis le dernier siècle, presque toutes les nominations aux principaux postes politiques sur la Terre s'étaient décidées par choix au hasard d'un ordinateur parmi l'ensemble des personnes ayant les qualifications requises. Il avait fallu plusieurs milliers d'années à l'espèce humaine pour se rendre compte qu'il existait des postes qui ne devaient jamais être donnés aux gens qui les briguaient, spécialement s'ils y montraient trop d'enthousiasme. Ainsi qu'un fin commentateur politique l'avait exprimé, "Nous voulons un président qu'il faudra porter à la Maison-Blanche, hurlant et se débattant, mais qui ensuite fera le meilleur travail qu'il pourra, si bien qu'il obtiendra une remise de son temps de présidence pour bonne conduite. " (Arthur C. Clarke "Terre, planète impériale". J'ai Lu)

BARACK OBAMA = JÉSUS-CRIST ?
Barack Obama va-t-il fermer les Bourses ?
Barack Obama va-t-il interdire les automobiles ?
Barack Obama va-t-il tuer tous les dealers ?
Barack Obama va-t-il instituer un contrôle drastique des naissances ?
Barack Obama va-t-il interdire les OGM ?
Barack Obama va-t-il fermer MacDo et Coca ?
Barack Obama va-t-il fermer les compagnies aériennes ?
Interdire tous les pesticides ? Faire enfermer tous les curés ? Avorter Sarah Palin à mains nues ? Marcher sur les eaux ? Guérir les écrouelles des traders ? Faire vendre du riz Uncle Ben's et du Banania ? Se faire assassiner et ressusciter pour le week-end ?

VIRGULES
Un prof d'anglais écrit cette phrase au tableau =
"Woman without her man is nothing", et demande à ses élèves de mettre la ponctuation.
Les garçons écrivent :
"Woman, without her man, is nothing."
Les filles :
"Woman ! without her, man is nothing."

RUMBA (film franco-belge hilarant — with une prof d'anglais included)
J'y suis allé à la dernière séance de son passage près de chez moi. Dommage. Si ça passe encore quelque part, courez-y !
http://www.rumba-film.mk2.com/

BREVE DE COMPTOIR
— Vous admirez Céline parce que c'était un bon écrivain ? Ben heureusement qu'Hitler était pas un grand peintre, hein ? © Gourio)

PARADIS TROPIFISCAL
Le cyclone Paloma est passé sur les îles Caïman sans faire de victimes. (Sans commentaire)

MARIZA (une merveille à voir et à entendre)
http://www.youtube.com/watch?v=LTvjdkvDZHs

DIABLOGUE
« Les aiguilles de cette horloge n'indiquent sur son cadran aucunement l'heure qu'il est. Cette horloge indique son prix actuel. C'est une invention américaine. Vous voyez, en ce moment, son cours à Wall Street est de douze dollars vingt-cinq et des poussières, parce que ce matin je n'ai pas eu le temps de l'épousseter, mais on peut dire que c'est son prix moyen. Si vous voulez l'acheter, vous avez intérêt ) l'acheter le matin de bonne heure. Malheureusement j'ouvre à neuf heures, ce qui vous la met à quarante-cinq francs, ce qui représente, vous l'avouerez, une bonne affaire. Ce soir à minuit, quelqu'un qui se présenterait dans ma boutique l'obtiendrait, s'il est vraiment pressé, pour vingt-quatre dollars ;s'il est moins pressé, vers zéro heure, il l'aurait pratiquement gratis, plus les taxes. Mais ce soir à minuit, quelqu'un qui se présenterait devant ma boutique, en réalité, il faudrait qu'il revienne le lendemain, car le ferme à dix heures. » Etc. (Roland Dubillard. Les nouveaux diablogues. 1988. Folio 2008)
Outre les rapports évidents avec la situation déboursière, ça me fait aussi irrésistiblement penser à une conversation avec la SNCF pour louer une place dans un train…


(Projet de couverture inédit)
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Le feuilleton financier reprend dans la prochaine LO.

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