vendredi 13 mars 2009

L'ARGENT-DETTE 13

LO N° 288 (12/03/09)

(L'ARGENT-DETTE… C'est le printemps : la température est douze mais le chapitre est 13)

« La Satiété est Générale. Pour ne pas dire Totale. » (Pierre Alternet, psychiatre)

LA FEMME EST L'AVENIR DE L'HOMME
Aux USA, le chômage frappe plus les hommes que les femmes. D'où de plus en plus de femmes "soutien de famille".

L'ARTISANAT EST L'AVENIR DE L'HOMME
En Espagne le chômage des jeunes touche surtout, d'une part les non-diplômés, d'autre part les surdiplômés. Ceux qui ont juste un diplôme professionnel, par contre, ça va. (Faites-vous plombier, menuisier, électricien, boulanger…)
Et puis les livres marchent bien, le théâtre, les musées aussi, la culture en général : normal, avec tous ces intellos surdiplômés au chômage.

(De là à imaginer un avenir avec des femmes peu cultivées plombières ou électriciennes au boulot 8 heures par jour et des hommes bac+5 qui restent à bouquiner à la maison, il n'y a qu'un pas — que j'éviterai de franchir : les chiennes de garde veillent.)

LE GROS NAÏF ET LA RÉCESSION MONDIALE
Logiquement, avec l'augmentation de la population, les besoins en tous genres augmentent. Donc il est nécessaire que la production augmente. Donc il doit y avoir du travail pour tout le monde. Logiquement, ça devrait rester équilibré : s'il faut un boulanger pour cent habitants, pour mille habitants, il faudra dix boulangers. C'est logique, non ?
(Faut croire que non.) Et pourtant c'est ce qu'ils appellent "miser sur la croissance", non ?

CONSOMMATION/CONSOLATION ?
En fait, faut pas stimuler la consommation parce qu'on ne consomme que des trucs chinois, donc ça ne fait gagner des sous qu'aux Chinois, et les Chinois on s'en fout.
Mais aussi aux importateurs, me direz-vous, aux intermédiaires, aux distributeurs, aux commerçants, à Total… Ça fait quand même beaucoup de gens. Mais pas beaucoup de producteurs.

ABYSSES
Quand on annonce les pertes abyssinales (sic) de telle banque ou compagnie d'assurance ou constructeur auto, on peut se demander : "pertes" ? Où est passé cet argent "perdu" ? (Fouillons leurs poubelles !) Et bien, nulle part, puisque cet argent n'existait pas. En fait il ne s'agit pas de pertes, mais de non-gains. Argent virtuel, gains que l'on pouvait espérer, voire sur lesquels on comptait, ce qui est plus grave, puisque ces éventuels gains devaient rembourser les dettes précédentes.
Ça fout la trouille quand même : « Sauver AIG équivaut en réalité à sauver ses partenaires commerciaux, lesquels constituent l'ensemble du système bancaire occidental. » (Le NY Times, cité dans Courrier International)
Pour AIG, en gros, le truc, c'est que cet assureur, sous la direction de son parrain Joe Cassano (ça ne s'invente pas !) assurait les banques sur les "produits dérivés", dont les sinistres subprimes. Le système étant fondé sur le credo que l'immobilier, ça monte toujours, ils n'avaient rien provisionné.

En fait tout ça fonctionne exactement comme la pyramide de Ponzi, et se casse la gueule de la même manière, quand, pour une raison ou pour une autre, "ça s'arrête"… Alors Madoff, escroc ? Non, financier "normal" méritant 150 années normales de prison normale.

PRÉVISIONS DE SORTIE DE CRISE
Ils essayent tous, mais en fait personne ne sait. Pas mal disent fin 2009. Pourquoi ? On sait pas trop, mais il y a quelques arguments : les chutes, passé un moment, ça se calme, les plans de relance, ça finit par faire de l'effet (de serre, aussi), le pétrole a beaucoup baissé……… Mais ces prévisions reposent toujours sur l'hypothèse que de nouveaux problèmes ne nous tomberont pas sur la tête entre-temps. Or…………………
Et puis d'autres prévoient plutôt la grande bistouille, pour fin 2009…
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-32-est-disponible!-4-trimestre-2009-Debut-de-la-phase-5-de-la-crise-systemique-globale-la-phase-de-dislocation_a2796.html

Eventuelles solutions, replâtrages et autres utopies salvatrices.

GRANDS TRAVAUX TYPE NEW DEAL ? (Ou pelle et pioche – ou faucille et marteau…)
Les Américains ont toujours eu une mentalité de créateurs, d'initiateurs, de pionniers, mais ensuite ils oublient l'entretien, la maintenance. Si bien qu'on dit parfois qu'ils sont passés directement de la barbarie à la décadence sans passer par la civilisation. Il se pourrait bien qu'ils doivent sortir de cette dynamique conquérante (la croissance, le développement) pour entrer dans l'ère de la maintenance, c'est-à-dire la civilisation — durable. Si le terme "décroissance" en défrise beaucoup, tout autant que le terme "développement durable" en défrise d'autres, peut-être pourrait-on essayer de promouvoir l'idée de "civilisation durable".
Il semble qu'Obama, justement, consacre son plan de relance plus à des réfections de routes, rénovations d'écoles délabrées, remplacement de canalisations vétustes, des choses dont les gens ont vraiment besoin, plutôt qu'à des grands projets spectaculaires type Golden Gate. (L'artisanat est l'avenir de l'homme.)

MAIS OBAMA A DES ENNEMIS
OU : MAIS LA CIVILISATION A DES ENNEMIS

« La nature autorégulatrice des marchés finira par s'imposer. […] la politique du gouvernement fédéral assombrit les perspectives de l'économie, faute de prévoir les mesures d'incitation requises pour stimuler les investissements productifs. L'intervention musclée de l'État dans la gestion des entreprises, du secteur bancaire à l'industrie automobile, retardera elle aussi la reprise. Et la volonté malencontreuse d'aider les propriétaires en difficulté, en permettant aux tribunaux de modifier les conditions de leurs emprunts hypothécaires, conduira les banques à limiter leurs prêts, ce qui empêchera le secteur immobilier de contribuer à la reprise… » (William Pool, membre du Cato (think tank libertarien = libéral radical) (NY Times, cité par Courrier International)
Ils ne lâchent pas leur os !!!



DÉSINTÉGRATION
« … la crise et les soulèvements qu'elle pourrait entraîner dans certains pays, ce qui risquerait d'avoir un impact sur la politique étrangère américaine. Si Washington perd le contrôle de cette crise, d'autres pays pourraient faire des États-Unis un bouc émissaire, ce qui entraînerait une poussée de protectionnisme et, à terme, une désintégration du système économique mondial. » (Newsweek, cité par Courrier International)
Mais qui veut la désintégration du système économique mondial…?

EXPULSIONS
Suite à la crise des subprimes, beaucoup d'Américains se retrouvent dépossédés de leur maison et mis à la rue. Pourtant, une mécanique simple pourrait éviter ça, avec quelques contraintes envers les banques et organismes prêteurs immobiliers : l'acheteur ne peut plus payer son crédit hypothécaire, OK, la banque devient propriétaire de la maison, ce qui solde la dette de l'acheteur, mais elle n'a pas le droit de le mettre dehors, elle est tenue de le garder comme locataire. Il reste chez lui et paye un loyer — plafonné et stabilisé par la loi. (Il me semble avoir vu que ça se faisait en GB…)

MAIS… plafonner…?
— Manquerait plus qu'on parle de blocage des prix, tiens !
— Oui… On commencerait par les loyers, et puis, dans la mesure où le rôle d'un État c'est de s'assurer que toute sa population a à manger, ça continuerait par "la baguette" et dans la foulée tout ce qui se mange… tout l'agroalimentaire, donc, depuis le paysan jusqu'aux épiceries de villages… Tout ça : nationalisé une bonne fois pour toutes… Ce qui induirait très certainement la guerre ouverte entre les États et les multinationales agroalimentaires et leurs circuits de distribution : les supermarchés…
— C'est ça que vous voulez ?! La guerre ?!!!

UN PLAN DE RIGUEUR ? (Gros mot ! Tabou !)
… Peut-être, mais en 2011, pas avant. En attendant, remplissez votre cave de farine, huile, pâtes, riz… Ah bon ? La cave est déjà pleine ? La baignoire ? Déjà pleine ! Sous le lit…?
Va falloir bouffer tout ça avant que ça se gâte, alors ! Vivement une bonne crise pétrolière !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cette vidéo se présente comme une pédagogie des mécanismes du crédit et de la création monétaire, en même temps que le dévoilement du secret de l'enrichissement des banquiers par l'intérêt. Cette apparente neutralité lui permet de réactualiser des thèses assez anciennes quant à la désignation de boucs-émissaires. Le contenu informatif en est pourtant assez pauvre et en grande partie erroné, elle expose comme une révélation des idées assez banales que l'on trouve dans n'importe quel manuel d'étudiant de section économique : la création de monnaie scripturale par le crédit et l'inflation de la masse monétaire. Mais ce mécanisme est décrit comme une machination dissimulée aux yeux du sens commun, servant une oligarchie de profiteurs, un système d'exploitation financière mis en place avec la complicité des politiciens pour spolier la population

D'autre part elle comporte des erreurs (sur la nature de l'intérêt), des informations tronquées (pas de mention de la destruction de monnaie par le remboursement d'une dette), des falsifications : par exemple la proposition que l'usure n'existerait pas dans une économie sans croissance, que l'intérêt est donc la cause de l'enrichissement. La création monétaire y est réduite à une conspiration de banquiers. On n'y trouve aucune explication de la relation de dépendance entre le système des banques à réserve fractionnaire, le système interbancaire et la banque centrale, ni de la manipulation des taux grâce au monopole d'émission. Nulle mention que la monnaie est largement étatisée. Bref, aucune explication sérieuse du cycle ni de l'expansion du crédit.