mardi 31 mars 2009

TABOUS

LO N° 294

L'ARGENT/DETTE # 14

De quelques gros mots tout tabous.

PROTECTIONNISME ? (ou ISOLATIONNISME ?)
Le protectionnisme n'est forcément de la xénophobie.
Appel d'offre : c'est le moins cher qui gagne, même s'il doit venir de 2 000 km. (Cas récent en Angleterre pour une construction de centrale nuke : ouvriers importés d'Espagne et Portugal. Protestations des chômeurs anglais. Et problème en Irlande à cause de l'immigration polonaise).
Ce qui est en cause, plus globalement que la xénophobie, c'est le libre échangisme libéraliste mondialiste, bien sûr — et la non prise en compte de la question pétrole/effet de serre.
Ce n'est pas (pas forcément) que les Grands Bretons n'aiment pas les Espagnols ou les Portugais, ni qu'on n'aime pas les Italiens ou les Chinois. C'est qu'on préférerait que le boulot aille à des Français, c'est à dire des voisins, des cousins, des frères, fils, filles… Ce n'est pas normal ? Je sais bien que Le Pen tenait ce genre de discours d'un bon sens sans doute primaire. On n'a rien contre les étrangers mais on préfère ses proches, ceux qu'on connaît déjà, ceux qui parlent la même langue… La tribu, quoi…
Sans oublier l'aspect économique : comment se fait-il qu'un ouvrier venu de Pologne coûte moins cher qu'un ouvrier venu de vingt km d'ici ? Est-ce (économiquement) rationnel ? Est-ce (économiquement) juste ?
Et l'écologie ? Faire venir en Angleterre des ouvriers espagnols pour des chantiers, c'est des trajets en avion ou en bateau, des transports, c'est du pétrole, c'est des gaz à effet de serre, c'est du réchauffement planétaire. Absurde.
Et finalement, pour moi, cet argument est suffisant et renvoie tous les autres au passé décomposé. A un moment ou l'autre, d'ici vingt ans, on sera forcés de relocaliser, faute de pétrole, alors autant s'y mettre tout de suite.
« Qu'un pot de yaourt, une crème solaire ou un lecteur de CD, sous prétexte qu'ils ont coûté moins cher à produire à tel endroit de la Terre, fassent le tour de la planète pour être vendus ailleurs dans le monde ne peut plus être envisagé comme un système viable puisque le coût réel des échanges devra désormais se mesurer à l'échelle d'une énergie qui va devenir chère, rare et précieuse. / Puisque cette mondialisation-là s'avère insoutenable, c'est au contraire vers une relocalisation des activités économiques et vers le raccourcissement des échanges qu'il faut aller. (etc) » (Jean-Paul Besset. "Comment ne plus être progressiste… sans devenir réactionnaire". Fayard)

RE-LO-CA-LI-SA-TION ?
Délocaliser ou relocaliser la production automobile ?
La question n'est pas là.
La question est que les automobiles qu'on fabrique ici ou là-bas sont dépassées… et sans doute même que "l'automobile" est dépassée.
Dépassée par les évènements ? Oui, par les évènements qu'elle a elle-même provoqués : pénurie de pétrole, production de gaz à effet de serre, production de déchets.
(Mais on pourrait en dire autant des vaches ou des cuvettes en plastique – rose.)

Alors…
RE-CON-VER-SION ?
Qui peut le plus peut moins :
Avec un peu de soin,
Un constructeur auto
Peut produire des vélos,
Des éoliennes et des persiennes…
Des charrette à chwal,
Des bateaux à voile,
Des poêles à poil,
Des fours à pain,
Des cuves à vin…
Et des cloches à fromage.
(Ou, pourquoi pas ?, RIEN.)

De même, les tailleurs et producteurs de fringues (y en a encore, en France ?) peuvent devenir ravaudeurs, réparateurs, repriseurs de fringues ; les bétonniers tailleurs de pierre ; les marins-pêcheurs éleveurs de poissons rouges en bocal ; les semenciers jardiniers ; les fabricants d'engrais éleveurs de vers de terre composteurs ; quant aux producteurs de pneus et chambres à air, ils n'ont qu'à fabriquer de capotes anglaises, ça sera plus utile ! etc.

RETOUR VERS LE FUTUR : LE LOCAL
Face au fiasco (prévisible et prévu) de la société néolibérale, civilisation vampire autodévoratrice, nous espérons quelque chose comme un retour à l'Etat-Nation nationaliseur, au protectionnisme antiglobalisation… Un resserrement sur soi ? Un rétrécissement ? Ça aussi, dans le discours politico-médiatique, c'est tout de suite pouah-caca tant le mythe de l'expansion permanente est ancré. Pourtant, face à un danger, un repli stratégique sur des positions préparées à l'avance n'a rien de honteux. On se remet dans des conditions déjà connues, analysées, maîtrisées, on se calme, on se reconcentre sur le niveau local, dans une configuration contrôlable parce que plus petite ("small is beautifull") et parce que cohérente (territoire, langue culture, distances courtes, équilibre des échanges internes… échelon du pays ou même échelon de la région…) On se repose, parce qu'on n'a pas à gérer le monde entier à la fois, avec l'affolement que cela suppose. Et c'est dans ce calme revenu que l'on peut repenser le monde, les contacts, les échanges, le système, l'homme global… non plus comme une fatalité subie dans la panique, mais comme un plan d'avenir. « On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste », disait Gébé. Oui, mais non : on n'arrête pas tout, mais on rétrécit le champ d'action, on se limite à une surface dont on puisse évaluer en permanence les tenants et les aboutissants, les entrées et les sorties, les besoins réels et les capacités réelles.
On échappe au global énorme "boîte noire" pour s'installer dans un local éclairé ou éclairable. Et on écolonomise sur les transports.
Le "local", pour commencer, pourrait être l'Europe. ("Continental" ?) C'est une proposition d'Emmanuel Todd :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_Todd
http://www.protectionnisme.eu/index.php

PROTECTIONNISME européen, puisqu'il faut l'appeler par son nom. Et pourquoi pas national, et même régional, et même départemental, et même chez moi, tiens : un potager et une éolienne ?
Il s'agirait d'abord et avant tout de ne plus être dans la dépendance extérieure. Pas tellement la dépendance d'autres États, étrangers, fournisseurs ou clients, que la dépendance d'un système général monstrueux, énorme, flou, flasque, liquide, chaotique, multinational. On peut effectivement nommer ça protectionnisme, patriotisme économique, ou souverainisme, ou isolationnisme, tous ces gros mots… Si on veut, mais ce n'est pas la question. Ce n'est pas une question politicienne ou nationaliste ou xénophobe ou raciste. C'est une question de survie.
Il s'agit surtout de retrouver une maîtrise.
(Exemple, dans le même ordre d'idée : la Réunion, avec la chikungunya, perd sa principale ressource : le tourisme. Il est aberrant et dramatique qu'une ÎLE ait mis ainsi sa population à la merci de l'extérieur (la métropole ou l'étranger, peu importe) pour sa survie. On peut penser aussi à la GB, grande libéraliste et pourtant à la mentalité foncièrement indépendante, qui se retrouve à la merci des échanges internationaux, donc du pétrole, pour son alimentation, la nourriture de sa population. Quant aux Guadeloupéens ou Martiniquais, ont-ils vraiment besoin de faire venir à prix d'or de métropole des pommes – fruit exotique, pour eux ?)

RÉDUCTION DE SURFACE
À l'intérieur d'un continent même ou d'un pays même, quelle devrait être la surface d'une "île", capable de s'autogérer financièrement et économiquement, s'autoalimenter, de vivre en (quasi) autarcie industrielle, agricole et distributive, de survivre sans dépendre de quoi que ce soit d'extérieur – à commencer par les transports, c'est-à-dire le pétrole (son prix, bien sûr, et ses conséquences écologiques, mais tout bonnement son existence – qui touche à sa fin) ? Là encore, bien évidemment, le raisonnement parti de la crise financière rejoint la crise écologique, à laquelle, de la même façon, on devrait répondre par le resserrement sur le local. Et je dis bien resserrement et non repli (autiste).

IMPORT EXPORT
On n'a pas besoin de devises, on a besoin de bouffer. Bon sens primaire. La seule logique de base à laquelle il faudrait revenir, dans les pays du Sud, en particulier, c'est de travailler à produire à bouffer pour soi. Pour son propre pays, si on veut, mais d'abord pour soi et sa famille. Ce n'est pas une logique "économique" au sens où l'économie est fondée sur le commerce, c'est une logique économique au sens où le premier devoir économique d'un État est de s'assurer que les habitants du pays aient à bouffer. Une logique nutritive, si on veut. N'importe quel pays pourrait redevenir à majorité paysanne : chaque famille produirait principalement, d'abord et avant tout, sa propre nourriture — autant que possible.
Quid des ouvriers, des intellectuels, des bureaucrates, des petits commerçants, etc…? D'abord, s'ils ne travaillent pas douze heures par jour, ils peuvent avoir du temps libre pour faire un potager : les jardins ouvriers, ça existe encore, le potager derrière le pavillon de banlieue aussi. (Les plantations sur les balcons aussi, mais là c'est rare que ce soit pour manger…) Et puis un poulailler ou trois clapiers…
Ensuite, comme, bien sûr, ça ne suffit pas, il faut quand même que des paysans produisent plus que leurs besoins propres et vendent aux gens de la ville ou à des commerçants qui distribuent en ville. Ceci apportant aux paysans en question l'argent qu'il leur faut quand même pour… je ne sais pas… le sel. Disons les outils, l'énergie — et du superflu. (Vous voyez, je casse pas tout. Mais je ne cite pas assurances ou médicaments…)
Les gens qui ont connu la guerre de 40, mes parents par exemple, (moi je suis né pendant) avaient ça : un pavillon loué à Auvers-sur-Oise, un vélo, des clapiers, une pompe dans le jardin, des arbres fruitiers. Et ma mère savait tricoter, coudre, retourner des vieux vêtements, tailler des fringues d'enfants dans les vieux blousons de mon père, fabriquer des pantoufles avec des vieux tapis. Et faisait cent km en vélo pour aller chercher du beurre chez des cousins de Normandie. Je veux dire par là que c'est possible, quand les besoins s'imposent.
Economie de "survie" imposée par les circonstances exceptionnelles ? Ou économie de vie, simplement, les circonstances constantes étant la nécessité de bouffer tous les jours. Point.



Dessin extrait de Monsieur Mouche 2, de Jean-Luc Coudray et divers illustrateurs. Zanpano éditeur 2005
http://www.zanpano.com/index.php

vendredi 27 mars 2009

HALLALI

LO N° 293 (27/03/09)

LUTTER CONTRE LA CRISE D'APPAUVRISSEMENT



CINÉMA
Je confirme que "Vous ne l'emporterez pas avec vous", de Franck Capra (1938) (vu en DVD), c'est génial… et totalement d'actualité !

Je confirme que "La journée de la jupe", c'est très bien et totalement d'actualité, et plus fin qu'il n'y parait derrière son aspect choc. (En salles cette semaine, mais avec peu de copies, paraît-il. Visez bien !)

ARROGANCE
Arrogance ? Provocation ? Ou simple coïncidences ? Comme par hasard, les grandes sociétés annoncent de gros bénéfices et, simultanément, des licenciement… Ou annoncent des grosses pertes, bénéficient d'aides de l'état et simultanément leurs dirigeants se payent des bonus et stokoptions maravilieuses… Ou un dirigeant (responsable, en principe, des pertes) part avec un paratonnerre doré sur tranche. Sans omettre les cas où une grande société (qui vient de recevoir une aide de l'État) réunit ses dirigeants en colloque dans un hôtel 5 étoiles aux Bahamas… (Sans doute pour y réfléchir dans le calme à ce qu'ils vont bien pouvoir faire de tout ce pognon…)
Arrogance ? Provocation ? Certainement. Mais ça ne suffit pas à expliquer ces positions et ces annonces publiques, de la part de gens censément rationnels. Il y a de l'attentat-suicide, là-dedans… perdu pour perdu… baroud d'honneur… Ça sent l'hallali ! (Et sans doute pourrait-on en dire autant des dernières frasques papistes, politistes ou israélistes : on sent que la fin est proche, alors on veut finir "en beauté"…)

TRANSPARENCE
Bien sûr, ces pratiques (superbonus, stokoptions…), nous voudrions les voir disparaître, mais on ne nous propose (par la voix du Shark) que de la transparence.
Il est vrai que ces pratiques ont sans doute toujours existé d'une manière ou d'une autre, mais ça se faisait en secret, ou au moins discrètement. Maintenant, ça se sait. Que cette médiatisation soit le fait d'une réelle volonté de transparence, donc, ou le fait de révélations du Canard Enchaîné ou de Libé, tout se sait. Du coup, la fameuse "transparence" apparaît comme pur cynisme. — Ou simplement met au jour le cynisme qui a toujours présidé à ces pratiques. Cela fait scandale, cela offusque le bon peuple = nous. Nous sommes encore pourvus de sens moral, faut croire, ou en demande de morale (de moralisation), de cohérence, de justice. À moins que nous soyons seulement humiliés, jaloux, envieux ? Nous crions à l'injustice, et les hompols sont bien forcés de nous suivre sur ce terrain (sincèrement ou cyniquement). Le scandale (populaire, médiatique et politique) force donc les dirigeants sans scrupules à faire machine arrière, à réguler leur arrogance. Ça leur apprendra !
Donc peut-être bien que l'exigence de transparence produit bel et bien des effets. La visibilité inévitable joue un rôle de gendarme préventif. Un peu comme une caméra de surveillance peut faire renoncer à un délit…
… Ou peut pousser à mieux se cacher. Car l'avidité ne renonce pas si facilement.
D'ailleurs, nous-mêmes protestons devant la présence des caméras de surveillance, ou la prolifération des fichiers, alors même que, a priori, nous n'avons rien à nous reprocher, rien à cacher. (Quoique… une petite vente sans facture… un petit boulot au noir…c'est toujours ça que le fisc n'aura pas, hein ?!) Et nous voilà pris dans un paradoxe : nous nous réjouissons que les gros soient pris sous l'œil des caméras, obligés à la transparence, à l'aveu, à la révélation de leur voracité, mais nous, nous voulons garder nos petits secrets.
« Ben oui, mais moi, mon paradis fiscal, c'est quelques billets sous mon matelas, mes stokoptions, c'est mon livret A à la Poste… Y a pas de comparaison… Grosse différence de taille… On ne peut pas parler de fraude ni d'avidité… »
Tout cela est petit, oui, donc pas indécent. Mais pas innocent. (Puisqu'il est question de morale).
Le petit (en général) espère devenir gros… et celui qui a vaguement arnaqué le fisc du temps de sa jeunesse pauvre ira peut-être mettre ses bénéfices en Suisse s'il a la chance de passer les bornes de la moyenne, de franchir le seuil de la maison des riches. Petite tricherie deviendra grosse, si l'occasion se présente, si le jeu en vaut la chandelle. Et il protestera vertement quand on voudra le moraliser de force, comme le gauchiste proteste contre le fichage, le droitiste contre la surimposition…
Alors, est-ce seulement une question d'échelle ? Est-ce que tout un chacun, au fond, ne rêve que de richesse, de capital, donc de bonus, parachutes dorés et stokoptions bien juteuses ?
Celui qui prétend cela est sans doute le gros cynique qui cherche à se dédouaner : « Tu sais bien que tout le monde fonctionne comme ça, coco… Chacun est un salaud avide… » Ou : « Tu es juste jaloux… Si tu avais pu le faire, tu l'aurais fait… Toi aussi, lecteur… »
Et du coup, voilà que l'on débouche sur des questions métaphysiques : la morale n'est-elle que la peur du gendarme, ou la jalousie du faible, ou la vengeance de la victime…? L'éthique n'est-elle qu'une création humaine sociale (via la religion ou la justice) destinée à compenser la supposée saloperie fondamentale de l'individu humain, et, partant, à rendre la vie en société possible.
Une autre fois, peut-être… Ou allez chercher chez Darwin, Rousseau, Freud, les anarchistes…………

ENTENDU
« Il faut savoir raison garder et ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain ». Dès que j'entends un économiste/politique/médiatique sortir l'une ou l'autre de ces expressions, voire les deux dans la foulée, je coupe !

LU
« Chaque crise est l'occasion inespérée d'identifier les causes de son apparition… » Ouais… Comme dirait le Dr House : « Vous verrez bien, à l'autopsie, que mon diagnostic était exact. »

MICHAEL JACKSON REVIENT (et il rejoue Thriller)

mardi 24 mars 2009

AAARGH…

LO N°292 (24/03/09)
Outre les obscénités habituelles, du type paratonnerre doré, cette fois, il parait que c'est la journée française de l'allergie (non, pas de l'Algérie), mais aussi la journée mondiale de la tuberculose — l'un n'empêche pas l'autre. Et comme, il y a une semaine ou deux, dans le flot continu d'informations, passait un écho sur la recrudescence de la tuberculose dans les prisons………
… ce sera encore une LO type "dessin du jour".

vendredi 20 mars 2009

B 16 + V.I.H.


LO N° 290 (20/03/09)

L'OBSCÉNITÉ DE LA SEMAINE
(Tout le monde l'a déjà relevée – journées Sidaction aidant – alors je n'insisterai pas…)
Le papa B16 déclare « Le problème du sida ne sera pas résolu par la distribution de préservatifs, au contraire, cela accroît le problème ». Et la prière, ça marcherait…? Et se tremper la bite dans l'eau bénite, ça marcherait ?!
— Allo ? Allo ? Dieu ?
— Veuillez patienter, un conseiller va vous répondre… tût… tût… tûûût…

lundi 16 mars 2009

JOURNÉE DE LA JUPE

LO N°289 (14/03/09)

PUT IN
Les Georgiens privés d'Eurovision à Moscou (On s'en fout) parce que leur chanson disait "We don't want a put in !" (en anglais dans le texte)

TCHETCHÉNIE
Ils avaient déjà la peste Poutine, ils ont maintenant le choléra Chariah.



CH
Deux juges suisses passent en justice pour avoir consulté des sites porno sur Internet pendant leurs heures de travail.

EST-CE BIEN RAISONNABLE ?
# L'architecte britannique Norman Foster a dévoilé le 11 mars à Cannes, lors du Mipim, son projet de tours jumelles de 323 mètres, à usages mixtes, baptisé Hermitage Plazza (hôtel 5 étoiles, thalasso, appartements, bureaux…) à Courbevoie (Hauts-de-Seine). #
Des tours jumelles… à La Défense… Il aurait pu attendre le 11 septembre pour présenter son projet, ça aurait plus marqué les esprits.
(Monsieur Ben L… nous écrit depuis sa grotte Afghane : — Yark, yark, yark !…)



TUEURS EN SÉRIE PRESSÉS
D'habitude, un tueur en série, ça agit discrètement, obstinément, sur de longues périodes, une victime par an, comme ça… Mais aujourd'hui, les jeunes sont trop pressés : au Danemark, en Alabama, en Allemagne, allez !… dix… quinze d'un coup… Où est le plaisir ?
(Et ses amis et les médias de crier : mais POURQUOI ? (Warum ?) C'est pourtant simple : y a qu'à regarder/écouter/lire les zinfos.)

MAIS LA CRISE FAIT MIEUX (à moins que ce soit le réchauffement planétaire ?)
332 milliardaires de moins en quelques mois ! A l'heure où j'écris, il n'en resterait plus que 793 et la globalité de leur fortune aurait fondu de moitié. (D'après le magazine obscène Forbes.)

REFONDATION DU SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL (Rien que ça !)
Cyber @ction 306: Pour Inscrire la refondation du système monétaire international à l'ordre du jour du prochain G20
# La refondation du système monétaire international doit être incluse à l'ordre du jour de la réunion du G20 à Londres en avril prochain à la lumière des propositions qui existent déjà, telles que :
- celle qui consiste à nationaliser (ou plutôt « européaniser » puisque c’est l’euro qui nous importe), la création de monnaie elle-même, en interdisant aux établissements privés de procéder à cette création payante.
- celle qui consiste en la création d'une unité de compte internationale émise par une nouvelle autorité monétaire internationale et co-existante avec les monnaies nationales. Elle servirait de devise unique pour les échanges internationaux et serait source de financement gratuite pour les programmes d'utilité sociétale. #

Pour participer
http://www.cyberacteurs.org/actions/lettre.php?id=382

PÔLES
Pendant que les pôles fondent, le pôle emploi ploie et la CAF cafouille.
Faut embaucher.
Quant aux "pôles de comùpétitivité"…………

CLAIROIX
Les salariés de Continental (pneus) avaient accepté de travailler 40 heures au prix de 35. Sympas. On les vire. Ils se mettent en grève pour garder leur travail ! Faudrait savoir ce qu'ils veulent. Et avec ça ils lancent des œufs frais sur leur PDG, au prix que c'est ! (Lancez des vieilles godasses, les mecs… videz vos fonds de placards.) (Ou des vieux pneus…)

AUSTRALIE
Après les incendies, la marée noire. Tous ces kangourous mazoutés, que c'est triste !

LE GRAND CHARLES
Il y a peu, le porte-avions Charles de Gaulle était remis à flot et les pilotes de reprendre l'entraînement (à grand renfort d'effet de serre). Et puis finalement, non, il rentre au port avec des problèmes de caténaires. Sapotache ?! Kaputt ! Ultra-gauche ?

ROMANTISME
Le mariage, ça revient cher. Alors, en temps de crise, on se pacse.

JOURNÉE DE LA JUPE (Ni… Ni…)
Et bien je ne m'attendais pas à ça, en faisant cette petite remarque sur les pantalons dans la LO 287 ! Le psy que j'avais entendu signaler ce fait que les femmes n'avaient pas le droit, jusqu'au XXème siècle, de porter un vêtement fermé, précisait bien ce que ça voulait dire : la femme devait rester en permanence sexuellement accessible…
Et pourtant, de nos jours, en France des banlieues, la jupe serait un signe d'émancipation.
L'ambiguïté - ou l'ambivalence - est toujours là………
Une de mes lectrices m'a fait découvrir qu'il existe une "Journée de la jupe" le 20 mars, instituée depuis 2006 à l'initiative d'élèves d'un lycée agricole breton. Et voilà qu'en plus c'est un film avec Isabelle Adjani à voir sur Arte le 20 mars et sortant en salles le 25 — film qui m'a l'air d'une sorte de bombe pas islamotiquement correct. Et réussi, d'après Télérama qui se fend aussi d'un article sur la "guerre des sexes chez les ados" (et pas forcément dans les banlieues).
http://www.arte.tv/journeedelajupe
http://www.videohumour.net/video/46/Journee-de-la-Jupe.html
http://www.arte.tv/journeedelajupe
http://www.pointdebasculecanada.ca/spip.php?article956
http://www.dailymotion.com/video/x86ryf_isabelle-adjani-la-journee-de-la-ju_shortfilms

vendredi 13 mars 2009

L'ARGENT-DETTE 13

LO N° 288 (12/03/09)

(L'ARGENT-DETTE… C'est le printemps : la température est douze mais le chapitre est 13)

« La Satiété est Générale. Pour ne pas dire Totale. » (Pierre Alternet, psychiatre)

LA FEMME EST L'AVENIR DE L'HOMME
Aux USA, le chômage frappe plus les hommes que les femmes. D'où de plus en plus de femmes "soutien de famille".

L'ARTISANAT EST L'AVENIR DE L'HOMME
En Espagne le chômage des jeunes touche surtout, d'une part les non-diplômés, d'autre part les surdiplômés. Ceux qui ont juste un diplôme professionnel, par contre, ça va. (Faites-vous plombier, menuisier, électricien, boulanger…)
Et puis les livres marchent bien, le théâtre, les musées aussi, la culture en général : normal, avec tous ces intellos surdiplômés au chômage.

(De là à imaginer un avenir avec des femmes peu cultivées plombières ou électriciennes au boulot 8 heures par jour et des hommes bac+5 qui restent à bouquiner à la maison, il n'y a qu'un pas — que j'éviterai de franchir : les chiennes de garde veillent.)

LE GROS NAÏF ET LA RÉCESSION MONDIALE
Logiquement, avec l'augmentation de la population, les besoins en tous genres augmentent. Donc il est nécessaire que la production augmente. Donc il doit y avoir du travail pour tout le monde. Logiquement, ça devrait rester équilibré : s'il faut un boulanger pour cent habitants, pour mille habitants, il faudra dix boulangers. C'est logique, non ?
(Faut croire que non.) Et pourtant c'est ce qu'ils appellent "miser sur la croissance", non ?

CONSOMMATION/CONSOLATION ?
En fait, faut pas stimuler la consommation parce qu'on ne consomme que des trucs chinois, donc ça ne fait gagner des sous qu'aux Chinois, et les Chinois on s'en fout.
Mais aussi aux importateurs, me direz-vous, aux intermédiaires, aux distributeurs, aux commerçants, à Total… Ça fait quand même beaucoup de gens. Mais pas beaucoup de producteurs.

ABYSSES
Quand on annonce les pertes abyssinales (sic) de telle banque ou compagnie d'assurance ou constructeur auto, on peut se demander : "pertes" ? Où est passé cet argent "perdu" ? (Fouillons leurs poubelles !) Et bien, nulle part, puisque cet argent n'existait pas. En fait il ne s'agit pas de pertes, mais de non-gains. Argent virtuel, gains que l'on pouvait espérer, voire sur lesquels on comptait, ce qui est plus grave, puisque ces éventuels gains devaient rembourser les dettes précédentes.
Ça fout la trouille quand même : « Sauver AIG équivaut en réalité à sauver ses partenaires commerciaux, lesquels constituent l'ensemble du système bancaire occidental. » (Le NY Times, cité dans Courrier International)
Pour AIG, en gros, le truc, c'est que cet assureur, sous la direction de son parrain Joe Cassano (ça ne s'invente pas !) assurait les banques sur les "produits dérivés", dont les sinistres subprimes. Le système étant fondé sur le credo que l'immobilier, ça monte toujours, ils n'avaient rien provisionné.

En fait tout ça fonctionne exactement comme la pyramide de Ponzi, et se casse la gueule de la même manière, quand, pour une raison ou pour une autre, "ça s'arrête"… Alors Madoff, escroc ? Non, financier "normal" méritant 150 années normales de prison normale.

PRÉVISIONS DE SORTIE DE CRISE
Ils essayent tous, mais en fait personne ne sait. Pas mal disent fin 2009. Pourquoi ? On sait pas trop, mais il y a quelques arguments : les chutes, passé un moment, ça se calme, les plans de relance, ça finit par faire de l'effet (de serre, aussi), le pétrole a beaucoup baissé……… Mais ces prévisions reposent toujours sur l'hypothèse que de nouveaux problèmes ne nous tomberont pas sur la tête entre-temps. Or…………………
Et puis d'autres prévoient plutôt la grande bistouille, pour fin 2009…
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-32-est-disponible!-4-trimestre-2009-Debut-de-la-phase-5-de-la-crise-systemique-globale-la-phase-de-dislocation_a2796.html

Eventuelles solutions, replâtrages et autres utopies salvatrices.

GRANDS TRAVAUX TYPE NEW DEAL ? (Ou pelle et pioche – ou faucille et marteau…)
Les Américains ont toujours eu une mentalité de créateurs, d'initiateurs, de pionniers, mais ensuite ils oublient l'entretien, la maintenance. Si bien qu'on dit parfois qu'ils sont passés directement de la barbarie à la décadence sans passer par la civilisation. Il se pourrait bien qu'ils doivent sortir de cette dynamique conquérante (la croissance, le développement) pour entrer dans l'ère de la maintenance, c'est-à-dire la civilisation — durable. Si le terme "décroissance" en défrise beaucoup, tout autant que le terme "développement durable" en défrise d'autres, peut-être pourrait-on essayer de promouvoir l'idée de "civilisation durable".
Il semble qu'Obama, justement, consacre son plan de relance plus à des réfections de routes, rénovations d'écoles délabrées, remplacement de canalisations vétustes, des choses dont les gens ont vraiment besoin, plutôt qu'à des grands projets spectaculaires type Golden Gate. (L'artisanat est l'avenir de l'homme.)

MAIS OBAMA A DES ENNEMIS
OU : MAIS LA CIVILISATION A DES ENNEMIS

« La nature autorégulatrice des marchés finira par s'imposer. […] la politique du gouvernement fédéral assombrit les perspectives de l'économie, faute de prévoir les mesures d'incitation requises pour stimuler les investissements productifs. L'intervention musclée de l'État dans la gestion des entreprises, du secteur bancaire à l'industrie automobile, retardera elle aussi la reprise. Et la volonté malencontreuse d'aider les propriétaires en difficulté, en permettant aux tribunaux de modifier les conditions de leurs emprunts hypothécaires, conduira les banques à limiter leurs prêts, ce qui empêchera le secteur immobilier de contribuer à la reprise… » (William Pool, membre du Cato (think tank libertarien = libéral radical) (NY Times, cité par Courrier International)
Ils ne lâchent pas leur os !!!



DÉSINTÉGRATION
« … la crise et les soulèvements qu'elle pourrait entraîner dans certains pays, ce qui risquerait d'avoir un impact sur la politique étrangère américaine. Si Washington perd le contrôle de cette crise, d'autres pays pourraient faire des États-Unis un bouc émissaire, ce qui entraînerait une poussée de protectionnisme et, à terme, une désintégration du système économique mondial. » (Newsweek, cité par Courrier International)
Mais qui veut la désintégration du système économique mondial…?

EXPULSIONS
Suite à la crise des subprimes, beaucoup d'Américains se retrouvent dépossédés de leur maison et mis à la rue. Pourtant, une mécanique simple pourrait éviter ça, avec quelques contraintes envers les banques et organismes prêteurs immobiliers : l'acheteur ne peut plus payer son crédit hypothécaire, OK, la banque devient propriétaire de la maison, ce qui solde la dette de l'acheteur, mais elle n'a pas le droit de le mettre dehors, elle est tenue de le garder comme locataire. Il reste chez lui et paye un loyer — plafonné et stabilisé par la loi. (Il me semble avoir vu que ça se faisait en GB…)

MAIS… plafonner…?
— Manquerait plus qu'on parle de blocage des prix, tiens !
— Oui… On commencerait par les loyers, et puis, dans la mesure où le rôle d'un État c'est de s'assurer que toute sa population a à manger, ça continuerait par "la baguette" et dans la foulée tout ce qui se mange… tout l'agroalimentaire, donc, depuis le paysan jusqu'aux épiceries de villages… Tout ça : nationalisé une bonne fois pour toutes… Ce qui induirait très certainement la guerre ouverte entre les États et les multinationales agroalimentaires et leurs circuits de distribution : les supermarchés…
— C'est ça que vous voulez ?! La guerre ?!!!

UN PLAN DE RIGUEUR ? (Gros mot ! Tabou !)
… Peut-être, mais en 2011, pas avant. En attendant, remplissez votre cave de farine, huile, pâtes, riz… Ah bon ? La cave est déjà pleine ? La baignoire ? Déjà pleine ! Sous le lit…?
Va falloir bouffer tout ça avant que ça se gâte, alors ! Vivement une bonne crise pétrolière !

mercredi 11 mars 2009

Ni coca ni cola

LO N° 287 (11/03/09)

« Un jour, j’ai pris conscience que le monde était plein de gens tout nus, mais que ça ne se voyait pas parce que, la plupart du temps, ils étaient habillés. » (Wens)

DIMANCHE
Journée des Droits des Femmes du 8 mars. (Le lendemain était d'ailleurs la Journée des Droits des Femmes du 9 mars, encore le lendemain la Journée des Droits des Femmes du 10 mars… et ainsi de suite tout le reste de l'année.)

PANTALON
Ce n'est que depuis le XXème siècle que les femmes ont le droit de le porter. C'est-à-dire de porter un vêtement fermé.

L'OBSCÉNITÉ DE LA SEMAINE
L'archevêque de Recife (Brésil), Mgr José Cardoso Sobrinho, a excommunié la mère d'une enfant de 9 ans ayant avorté de jumeaux à la suite d'un viol, ainsi que toute l'équipe médicale du docteur Sergio Cabral qui avait pratiqué l'IVG.
J'espère que tous ces excommuniés considèrent cela comme un honneur !
(En fait "d'un viol", le beau-père de l'enfant abusait d'elle depuis qu'elle avait six ans, ainsi que de sa soeur aînée de 14 ans, handicapée de surcroît. À l'heure qu'il est, je ne sache pas qu'il ait été excommunié.)

I WOULD PREFER NOT TO (BARTLEBY suite de la LO 281 : Vu Daniel Pennac, qui m'a donné envie de lire "Bartleby", de Hermann Melville. Bartleby est l'employé de bureau qui, un jour, sans explication, décide d'arrêter. Arrêter quoi ? Arrêter de "jouer le jeu des hommes". Avec cette simple réponse à tout ordre : « Je préférerais pas. »)
J'ai donc lu "Bartleby", la nouvelle de Melville, et j'ai découvert avec plaisir, dans la plus récente édition (GF-Flammarion) que la traductrice avait revu son choix de transcription de la fameuse expression du Bartleby en question : le "Je préférerais pas", quelque peu gourmé, est devenu "J'aimerais mieux pas" qui coule mieux. Plus moderne, en quelque sorte.
"J'aimerais mieux m'abstenir" aurait pu convenir aussi pour garder quelque chose d'ampoulé de la formule origine "I would prefer not to."

La postface de Gilles Deleuze préfère la formule originale mais ça ne change rien à l'essentiel. Dans un cas comme dans l'autre, il en ressort un sens ravageur, éminemment destructeur (des présupposés de l'ordre établi, du consensus social), sabotage mental, défense passive et douce, nihiliste dans le sens qu'elle annihile toute possibilité de réplique : l'antagoniste (ici le patron de Bartleby) en devient quasi fou : toute la logique sur laquelle il a construit sa vie s'écroule face à ce refus sans révolte mais total.
Et, parce que c'est aussi très drôle, on pourrait parler d'humour blank, écrit ainsi, à l'anglaise : non pas white, mais ce blank du vide, de l'absence (au sens où "on a une absence") ou de la balle "à blanc" : une sorte de nullité, de nullification plus destructrice que la protestation ou la violence. « Pourquoi pas RIEN ? »
Moby Dick, la baleine blanche, sera peut-être l'aboutissement littéraire de cette énigme du rien.

(Dans la foulée, je citais un film dont je n'arrivais pas à retrouver la référence : Dans une famille assez farfelue, arrive un contrôleur du fisc qui demande au père pourquoi il n'a pas payé ses impôts depuis 20 ans, lequel père répond tranquillement : « C'est que… je n'y crois pas… » Et bien, c'est "Vous ne l'emporterez pas avec vous", de Franck Capra, bien sûr (1938). Je ne le verrai pas sur TMC mardi 17 parce que TMC je ne sais même pas ce que c'est, par contre je l'ai commandé en DVD. (Vous vous en foutez, hein ?… je sens bien.)

AUTODISSUASION
Quand Mr Lieberman (l'extrême droite israélienne) projette de bombarder atomiquement Gaza, c'est non seulement odieux mais totalement imbécile.
Quand Ahmadinhejad projette la même chose concernant Israël, pareil.
Dans un cas comme dans l'autre "imbécile" signifie "suicidaire".
C'est un peu comme si la France bombardait le Luxembourg ou la Suisse. Adieu Alsace, Lorraine, Savoie, Haute-Savoie………
Quand les Américains ont bombardé atomiquement Hiroshima et Nagasaki, le Japon, c'était loin, des milliers de km d'océan, et les conséquences de pollution radioactive se limitaient à peu près à l'archipel nippon.
Si Israël atomisait Gaza, ce n'est pas le mur d'apartheid qui arrêterait les retombées, et les Israélien regretteraient (et pour longtemps) le joyeux temps des missiles du Hamas.

UTOPINAMBOUR
Etrange, cette propension qu'ont les architectes-urbanistes-utopistes à projeter des villes nouvelles sur des îles alors que la mer monte et va monter. Ou sur des côtes basses, à grand renfort de construction d'îles artificielles à grand renfort de bulldozers et milliers de tonnes de roc et terre… Toutes villes nouvelles dites "écocités", ou "cités vertes", qui plus est. En Azerbaïdjan (gros prolluoducteur de polluotrole), sur la mer Caspienne, Zira ("sorte de Grande-Motte futuriste"). Par la même occasion, j'apprends que le projet Dongtan, en Chine, est au point mort, ce qui ne m'étonne pas : là aussi, une île, là aussi un projet "publicitaire" destiné avant tout à se donner une image de marque écolo…

INTERDICTIONS
La vente des cigarettes-bonbons, la vente des cigarettes aux moins de 18 ans, la vente de l'alcool aux moins de 18 ans, la vente de l'alcool dans les stations-services (seulement la nuit…!?¿), le téléchargement illégal interdit punissable et plutôt deux fois qu'une… il était question d'interdire la pub obésoproductive dans les émissions télé pour enfants et puis, finalement, non.

AUTORISATIONS
Acheter les fruits et légumes avec des tickets restaurant, les jeux de hasard sur Internet, la levée (peut-être) de la surtaxe sur le Roquefort aux USA (Obama au secours de José Bové), la recherche sur les cellules-souches (toujours aux USOBAMA), la Californie qui songe à légaliser la marijuana pour échapper à la faillite (moins de frais de flics et des taxes sur les ventes légales, c'est toujours bon à prendre.)

Tout cela me semble extrêmement efficace.



NI, NI
Ni oui ni non
Ni des lèvres ni des dents
Ni pute ni soumise
Ni coca ni cola
Ni sar ni kozy
Ni dieu ni d'oreilles
Ni col ni cravate
Ni colle ni cotine
Ni chon ni bard
Ni sainte ni touche
Ni trop ni glycérine
Ni d'abeille ni d'ailleurs
Ni passage ni veau
Ni de Chine ni câline ni d'amour

lundi 2 mars 2009

CAZA-HEBDO

LO N° 285 (1er mars 2009)

RÉSUMÉ DE LA SEMAINE



Ouverture du procès AZF. Révélation : c'est Colonna qui a fait le coup.
Ségolène Royale à la Guadeloupe (décoiffée).
Un Oscar à Sean Penn. (On s'en fout.)
François Fillon pas à la Guadeloupe.
Nicolas Sarkozy pas à la Guadeloupe.
François Pérol nommé (par devinez qui) à la tête du groupe bancaire qu'il a travaillé lui-même, en tant que fonctionnaire, à monter (Banque Populaire + Caisse d'Epargne). La Commission Ethique de Déontologie Morale Capitaliste Nationale approuve.
Islande : le gouverneur de la banque centrale est viré.
Bug informatique à la BNP. (On s'en fout.)
Partout : la déflation menace. (Et ça, ça fait encore plus peur aux économistes que l'inflation.)
Le Shark dévisse dans les sondages : 53 % contre. (53 % ?, ça me rappelle quelque chose…)
Dans les mêmes sondages, Rama Yade monte (Effet Obama ou effet Antilles…) (Pourraient suivre ici quelques déconnades machistes, mais je m'abstiendrai, tellement que c'est bientôt la journée de la femme…)
Jack Lang à Cuba. (On s'en fout.)
Epidémie de dengue en Bolivie.
Les co-otages US d'Ingrid Bétancourt ne l'ont pas trouvée sympa. La survie, c'est dur.
Procès AZF : Monsieur Total est impliqué.
Epidémie de chômage en France : toujours pas de vaccin en vue. (Créer un groupe sur Facebook ?)
Irak : Halliburton = Ali Baba (En irakien, voleur se dit Ali Baba). La corruption de l'administration US s'étendait à tous les niveaux, civils comme militaires. "Corruption" ? Mais non, c'est juste le système capitaliste normal.
Obama déploie son plan de réforme, relance, etc. Le texte est vendu en librairie : y a pas de mauvais moyens de faire rentrer des sous dans les caisses de l'Etat.
Obama = Docteur (White) House : il veut mettre les soins médicaux à la portée de tous. Obama surtaxe les plus riches. L'Amérique devient socialiste.



Les Trois Suisses licencient. (Du coup…?)
Réforme des Régions. Ça urgeait.
La Guadeloupe fait loupe, ou miroir grossissant. Normal : salaires 40% moins qu'en France continentale, coût de la vie 40% de plus… C'est juste la caricature de ce qui se passe ici. D'un autre côté, les solution que l'on va trouver là-bas (si…) peuvent servir de modèles pour ici…
Cérémonie des Césars. (On s'en fout.)

Revu MARS ATTACK : à un moment, le petit Danny DeVito essaie d'amadouer un Martien en lui proposant sa montre : « C'est une Rolex !!! », clame-t-il — avant de se prendre dans la tronche une décharge de rayon vuzzz.
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Evidemment, le fichier "VRAC" dans lequel je rentre des trucs au fur et à mesure qu'ils arrivent, surgissant des médias immédiats ou des tréfonds de mon cerveau, ça fait un peu comme la pile du courrier ou des affaires en cours : les plus récents sont sur le dessus et donc sont traités les premiers, et le fond de la pile stagne.
Bon, on s'en fout.
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L'obscénité de la semaine :
(Mgr) Williamson s'excuse. Il ne se serait pas exprimé, assure-t-il « s'il avait su à l'avance le mal et la douleur que [ses déclarations] ont provoqué, surtout à l'Église et aux survivants et aux familles des victimes qui ont subi les injustices du IIIème Reich ».
"Injustices", il a dit…

« Les intégristes font la volonté de Dieu, que celui-ci le veuille ou non. » (André Frossard)

Une autre :
Plusieurs États américains songent à abolir la peine capitale pour réaliser d'importantes économies. « Le coût de la peine de mort… est une raison valide en ces temps d'austérité », a reconnu par exemple le gouverneur de l'État du Nouveau-Mexique. (Ça peut sembler étrange, mais la peine de mort coûterait jusqu'à dix fois plus cher que la condamnation à vie : c'est pas tant le prix du ménage dans la pièce du fond ou celui de l'électricité pour la chaise ou du poison des injections létales, c'est que les procédures d'appel durent des années, et la plupart du temps, les condamnés sont défendus par des avocats payés par l'État. On laisse trop traîner les choses, quoi. Du temps de la loi de Lynch, deux mètres de corde y suffisaient — pas cher.)



MÉMOIRES MORTES
« C'est dur aujourd'hui peut-êtr-eu
Demain ça s'ra vach'ment mieux
Tu tourn' en rond comme une bê-teu
Tu tir' la vach' par la queue…

C'est dur aujourd'hui la cri-seu
Tu r'tourn' le steak sur la paille
Tu lèch' le noyau d'la c'ri-seu
Avant qu'la machin' déraille… »

Etc., chantait Higelin, il y a déjà longtemps…

Mais rassurez-vous : le pire (de la crise ou de ses conséquences) est encore à venir.
Quand les laissés pour compte deviendront laissés pour contre, ils retrouveront peut-être « une bombe dans la caisse et du cordon dans l'placard », disait-il aussi, Higelin, dans la même chanson.
Mais, bien que j'aime bien dessiner des bombes rondes et noires, à mèche, dans la grande tradition de l'imagerie anarchiste, pas question de terrorisme. Quant au sabotage, type caténaires TGV : manque de lisibilité. Là, je suis volontiers Michel Onfray quand il parle du bon usage du sabotage « … défendable quand il touche le patron au porte-monnaie […] » et non les employés et les usagers, « sinon il produit l'effet inverse et légitime auprès du populo le déploiement de l'arsenal sécuritaire. »
Ou Sartre quand il dit : « Le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi. » ou « Toute destruction brouillonne affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des puissants. » ("Le Diable et le Bon Dieu". Gallimard)

dimanche 1 mars 2009

ANTI-SHARK

LO N°284 (28/02/09)

TIENS, POUR FINIR LE MOIS, UNE SPÉCIALE SHARK ! (Histoire de vidanger mon ordi tout pollué par –)

Le Shark pris à son propre piège : à force de vouloir tout faire, tout gérer, être partout, ne rien déléguer, il devient, pour tout, pour tous, le seul interlocuteur possible. Du coup, le jour où il ne fait rien, ne dit rien, ne se déplace pas (je veux parler de la Guadeloupe, bien sûr), personne n'y comprend plus rien, tout le monde lui en veut — et y a de quoi ! — T'es dans la merde, Sharkoz !
Alors il envoie Hortz Boutefeux qui va s'occuper vite fait de vidanger le pays de tous ses nègres à l'aide de quelques tours de charters vers l'ex AOF (Afrique Occidentale Française, pour les plus jeunes). Il sait faire.

Mais les choses avancent, en fait : le Shark s'est déjà mis à dos les JDB (jeunes de banlieue), les lycéens, les étudiants, les profs, les infirmières, les médecins, les psys, les avocats et les juges, les ouvriers, les pêcheurs, les télés publiques… aux dernières nouvelles les chercheurs, bientôt les guadeloupéens (et avant même d'y avoir mis les pieds), un certain nombre de policiers et préfets, des journalistes… et même des membres de son parti… et même les mirlitaires… les pays africains… Quant aux pays d'Europe, n'en parlons pas… (Je dois en oublier…)
Il reste quoi, après ?
Les curés… les juifs… les musuls… les banquiers… les agriculteurs… les chefs d'entreprises du cac 40… Barack Obama…
Il a encore du boulot.

SARKOMMENCE !
Un petit flim rigolo (en pièce jointe, en principe, sinon, réclamez)
(C'est lui l'acteur qui joue Van Damme)
Film qui illustre plutôt bien le commentaire « Le bouillonnement fumeux de la parole sarkozyste : ça a l'effervescence d'un cachet d'aspirine qui donnerait mal à la tête au lieu de la soigner. »



Et encore un, à propos de ses dernières victimes, les chercheurs :
http://www.rue89.com/2009/02/22/science-et-recherche-la-video-qui-oppose-sarkozy-a-obama

« Je serais chercheur, moi je saurais pas quoi chercher. » (Brève de comptoir)

NON À L'ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE
Du côté de la prostate
La sarcosine est une molécule décelée dans les urines des cancéreux de la prostate. In vitro, elle se montre capable de déclencher un processus tumoral en transformant des cellules de prostate en cellules cancéreuses invasives, à l'origine de l'apparition des métastases.
Attention les poumons !
La sarcoïdose ou lymphogranulomatose bénigne est une maladie inflammatoire systémique de cause inconnue, qui peut atteindre n'importe quel organe, mais préférentiellement les poumons. Généralement sans gravité, elle guérit spontanément dans la grande majorité des cas. Cependant, chez 20 % des malades, elle provoque des complications respiratoires menaçantes (fibrose respiratoire, insuffisance respiratoire chronique), ce qui justifie un diagnostic précoce et un suivi régulier. D'autres complications sont possibles, mais très rares : atteinte cardiaque, méningite. En dehors des cas sévères, aucun traitement n'est nécessaire (sinon, on propose une corticothérapie).
La sarcoïdose peut toucher les hommes ou les femmes de tout âge et de toute origine ethnique. La maladie survient généralement à l’âge adulte, entre 20 à 40 ans. Chez les caucasiens, on note une égale fréquence de survenue chez les hommes et chez les femmes. La population noire (Africains et Antillais) est plus souvent touchée, avec une préférence pour les femmes. Les formes de sarcoïdose dans cette population sont en outre plus graves.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sarcoïdose

DE QUELLE MALADIE SARKOZY EST-IL LE NOM ?
Si son nom évoque des tas de maladies, sarcome, sarcopte, sarcosine, sarcoïdose… et d'autres objets réjouissants tels que sarcophage ou le sarkosucus (un dinosaure peu connu), ça ne suffit pas : Sarkozy EST la maladie. L'abcès qui concentre en lui la maladie interne de LaFrance — et, comme c'est le rôle d'un abcès, sert à l'évacuer. En ce sens, il devrait contribuer à guérir la maladie en question — à condition qu'à un moment, l'abcès soit mûr, éjecte son pus, et que, derrière, on désinfecte. Il restera une cicatrice.

« Sarkozy… vraiment on se demande pourquoi ils choisissent des ministres qui ont des noms de maladie de peau. » (Brève de comptoir, 1995)
Mais bon, Ariane Ascaride, c'est pas mal non plus… Et Rezvani ? Cazaumayou, Zinedine Zidane, Schwartzkopf, Bolkenstein… attaquer les gens sur leur nom, c'est une forme de racisme, non ? Et sur leur physique ? Quelle différence y a-t-il, finalement, entre se moquer de quelqu'un parce qu'il a la peau noire et se moquer de quelqu'un parce qu'il est de petite taille ? C'est petit !

PETIT
« Plus ça va, plus les grands de ce monde rétrécissent. » (Brève de comptoir — et datant d'avant le Shark !)

« Plus t'es petit plus tu respires de la pollution, Chirac qui fait presque deux mètres il s'en fout pas mal, c'est pour ça qu'il nous faudrait un nain comme président. » (Brève de comptoir 1997)
Gagné !

« C'est la télé qui fait élire les présidents, d'ailleurs on s'achemine vers des présidents de plus en plus cons, vous avez remarqué ?
— En France ?
— Partout. »
(Brève de comptoir, 1995)

SARKO, JOCKEY DE LA FRANCE
« Les jockeys ne se doutent pas à quel point les chevaux les détestent. En réalité les jockeys ne comprennent rien aux chevaux. J’en ai parlé à mon cheval. Il opine. (…)
— Pour quelle raison, dit-il, des animaux comme moi, que Dieu a créés pour qu’il broutent dans les hautes herbes, se prendraient-ils soudain d’affection pour des petits nerveux exaltés qui leur grimpent dessus, les cravachent et leur filent des coups de pied dans le bide dans le seul but d’arriver les premiers au bout d’un chemin sans pâquerettes, pour que les chômeurs puissent claquer leurs assédiques le dimanche ? »
(Pierre Desproges. "Chroniques de la haine ordinaire")

« Il fait semblant d'être humain ! de changer de slip tous les jours ! s'il croit que c'est comme ça qu'il va remonter dans les sondages ! » (Brève de comptoir, 1997 — Je ne sais pas ce qui parlait le type…)

(Une citation bien connue, courant déjà sur le net, mais tellement jouissive…)
IL EST NABOT, LÉON.
« Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui dugalop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ».
(Victor Hugo "Napoléon, le petit". Actes Sud)

(Et bonne fête à tous les Romains — dont un.)