samedi 24 juillet 2010

MAMMOUTH


LO N°398 (24/07/10)
LE  DÉRÉGLEMENT CLIMATIQUE ET SES NÉGATEURS
SUITE 18 (Suite des LO 359, 360, 361, 367, 369, 373, 376, 380, 383, 387, 397.)
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DU "CLIMATEGATE" À "ECOLOGIE D'AVENIR"
« Dans un contexte de récession, le discours d'Allègre, qui ressasse l'idée que l'homme ne peut pas avoir une influence significative sur le climat […] libère les gens de l'idée qu'il va falloir faire des efforts supplémentaires. » disait Jean-Marc Jancovici à Weronika Zarachowicz dans Télérama 3147 (mai 2010), ce que prolonge la journaliste par : « Contribuant à cet étonnant retournement qui a transformé, le temps d'un hiver froid, les climatologues les plus respectés en défenseurs crispés d'une vérité officielle, tandis que les climato-septiques se muaient en libre penseurs et héros de l'anti-scientifiquement correct. »
 Je reconnais qu'Allègre a fait (relativement) amende honorable dans un article du Monde en date du 22/05/10, reconnaissant quelques erreurs de son dernier bouquin, insistant sur le fait qu'il ne nie pas le réchauffement climatique, mais travaillant évidemment à promouvoir les solutions technologiques les plus coûteuses et incertaines, voire suspectes, comme la séquestration du CO2 ou les OGM (!). Sans compter l'incohérence qu'il y a à dire : l'homme n'est pas responsable du réchauffement climatique par ses émissions de CO2, mais il faut absolument séquestrer le CO2…
Extrait :
# Nous ne contestons en rien l'idée que le climat change. Comment pourrait-on le faire alors que c'est le régime habituel de la Terre depuis 4 milliards d'années ? Nous ne nions nullement que les teneurs en CO2 de l'atmosphère augmentent et que les activités humaines en sont responsables. Nous ne croyons pas non plus que les émissions anthropiques excessives de CO2 soient souhaitables. Elles ont de multiples inconvénients, notamment d'acidifier l'océan, et signifient qu'on gaspille les combustibles fossiles. #
(Evidemment, là-dessus, je ne peux qu'être d'accord, puisque c'est même ma thèse de départ : réduire les émissions de CO2, c'est économiser l'énergie et toutes les autres pollutions qui vont avec).
Autre extrait :
# Ne faut-il pas changer totalement de stratégie ? Promouvoir une stratégie fondée sur l'innovation : capturer et séquestrer le CO2, économiser l'énergie, promouvoir la voiture électrique, le nucléaire de quatrième génération, les organismes génétiquement modifiés (OGM) économes en eau, etc. Bref, faire des problèmes écologiques des leviers de la croissance économique et non des obstacles. #
Partant de là, Claude Allègre lance son propre mouvement, la fondation "Ecologie d'Avenir". On en rêvait, il l'a fait ! Et sans verser dans le complotisme, on peut y voir autre chose (et bien pire) que cette sorte de bêtise manipulatrice qu'on a tendance à lui attribuer. Ici je me réfère à Fabrice Nicolino, dans Charlie hebdo N°944 de ce 21 juillet 2010.
Il nous parle d'un certain Fred Singer qui sert de référence répétée à Claude Allègre comme à son confrère en négation Vincent Courtillot. Selon eux il s'agit d'un scientifique ayant participé au GIEC et en ce sens "prix Nobel de la Paix". (Je rappelle que le Prix Nobel de la Paix a été décerné en 2007 conjointement à Al Gore et au GIEC, dans son ensemble, et tant qu'organisme). Les deux assertions sont fausses : Singer n'est qu'un lobbyiste, et des plus forcenés : il dirige le « Science and Environnement Policy Project » (SEPP), responsable de campagnes de désinformations financées par les cigarettiers américains pour retarder l’adoption de lois anti-tabac, de la négation de la dangerosité de l’amiante, des pesticides, ou de la réalité du trou de la couche d’ozone. Le SEPP a été aussi partie prenante dans l’élaboration d’un plan d’action contre le Protocole de Kyoto, plan organisé et financé par l’industrie pétrolière.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2928
En 1992, suite au sommet de la Terre de Rio qui commence à dénoncer le rôle de l'industrie dans le dérèglement climatique et autres dégradations environnementales, il est l'inspirateur et sans doute le rédacteur d'un "appel d'Heidelberg" publié dans The Wall Street Journal, violente attaque contre l'écologisme, jugé irrationnel, obscurantiste, appel qui sera signé par nombre de scientifiques (dont Allègre).
En 2009, le "climategate" : des courriels entre membres du GIEC sont piratés. (Plus précisément 1 073 courriels au sein du Climatic Research Unit (CRU) de l'université d'East Anglia). Personne ne sait qui sont les sympathiques hackers qui s'empressent de les rendre publics. Mais le mal est fait. « Des morceaux choisis de cette correspondance entre climatologues avaient alimenté – et alimentent toujours – l'idée que les sciences du climat sont fondées sur des manipulations et des dissimulations de données, ainsi que sur une conspiration destinée à réduire toute "dissidence" scientifique. » Le GIEC apparaît décrédibilisé, avec les conséquences que l'on sait sur les négociations de Copenhague et sur les excellentes ventes du nouveau bouquin de Claude Allègre, "L'imposture climatique".
En juillet 2010… (Rappel de la LO 390)… nouvelle fraîche à propos du réchauffement climatique et ses négateurs : on se souvient du climategate de l'an dernier à base de courriels piratés, scandale qui avait nourri les arguments des négateurs, qui allaient jusqu'à qualifier de mensonges certaines conclusions du GIEC, et qui avait fortement influé, en mal, sur les négociations de Copenhague. Depuis, il y a eu des enquêtes approfondies sur les dites conclusions et les dits prétendus mensonges. Pour finir, ces enquêtes scientifiques indépendantes ne formulent que des critiques à la marge, mais, surtout, confirment les conclusions du GIEC et infirment l'idée qu'il y ait eu manipulation volontaire mensongère. Selon le rapport Russell, « la rigueur et l'honnêteté scientifiques des climatologues du CRU ne sont pas en doute ». Le rapport les exonère aussi de toute tentative d'entraver les travaux de contradicteurs. En bref, sauf erreurs de détails, le travail des experts du climat est lavé de tout soupçon. (D'après article de Stéphane Foucart dans Le Monde du 9 juillet 2010).
Et voici donc que l'Allègre prépare pour cet automne 2010 sa fondation "Ecologie d'avenir". Dans le document préparatoire, on lit de purs et simples copiés-collés de l'appel de Heidelberg cité plus haut. « Nous pensons que seuls les progrès de la connaissance et les innovations techniques… etc. Nous refusons la décroissance économique, les peurs irrationnelles et les croyances aveugles… » Du pur Fred Singer.
Parmi les participants déjà prévus à "Ecologie d'avenir", de grands écologistes d'avenir, à n'en pas douter : Limagrain (vive les OGM), Alstom (barrage des Trois-Gorges en Chine = catastrophe écologique majeure), GDF Suez (complexe de barrages en Amazonie brésilienne… entre autres…)
Let's wait and see…
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2 commentaires:

jipebe29 a dit…

Que constatons-nous à propos des modèles du GIEC? Que leurs projections ne sont pas conformes aux observations, car:
- elles ne prévoient pas la stagnation des températures depuis 2001 (mesures satellitaires);
- elles ne prévoient pas le refroidissement relatif des océans
- elles ne prévoient pas la stagnation actuelle de la montée des océans (2 à 3 mm/an dans les années précédentes). Source :
http://www.academie-sciences.fr/publications/comptes_rendus/pdf/CRGeoscience_article.pdf Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales LEGOS
Site Internet : www.legos.obs-mip.fr/fr/equipes/gohs/equipe
- la signature des gaz à effet de serre CO2/CH4 (les points chauds des zones sub-tropicales), prévue comme une validation forte des modèles du GIEC, n'a jamais pu être observée par les ballons-sondes météo
- la relation causale supposée entre le CO2 et la température est démentie par l'analyse fine des carottes de glace : durant les 500 000 dernières années, ce n'est jamais le CO2 qui a fait monter les températures, mais l'accroissement des températures qui a été suivie, avec un retard typique de 800 ans, par l'augmentation du taux de CO2. Pourquoi ce processus naturel aurait-il changé? Parce que telle est la volonté de l'ONU et de l'UNEP ? Absurde!...

Pourquoi le GIEC a-t-il posé le postulat d'une relation causale CO2--> températures ainsi que le postulat du rôle pivot du CO2 dans le processus d'effet de serre? Dans les sciences de la Nature, on ne construit pas des modèles à partir de postulats non vérifiés par l'observation.

Nous pouvons donc en conclure que le climat évolue essentiellement en fonction d'autres causes et que les modèles climatiques ne prennent pas ces causes en considération pour la bonne raison qu'ils ne les connaissent pas.

Je vous recommande de lire l'excellent livre de Benoît Rittaud : "le mythe climatique", qui analyse les erreurs du GIEC.

jipebe29 a dit…

A mon avis, le pire dans cette affaire du dogme du RCA (Réchauffement Climatique Anthropogénique), et la cause de ce dogme du RCA, est la manière dont le GIEC fonctionne, à l'initiative de L'ONU et de l'UNEP :
- ses objectifs sont fixés par ses statuts, élaborés par l'UNEP, et orientent les travaux sur le RCA
- une fois que le rapport AR4 est rédigé, le résumé pour les politiques (SPM) est élaboré par les dirigeants du GIEC et les gouvernements. Le SPM ne contient plus aucune nuance, plus aucune interrogation et il est publié en premier.
- ensuite, le rapport AR4 est modifié pour être conforme au SPM et il est publié avec 6 mois de retard sur le SPM
Je suis persuadé que des participants aux travaux du GIEC l'ont fait avec une grande conscience professionnelle, et qu'ils sont effarés de voir comment leurs contributions ont été soit oubliées, soit modifiées. Par contre, l'équipe dirigeante du GIEC applique les consignes de l'ONU et de l'UNEP et elle est responsable de cette parodie de science.
Ce processus est absolument non conforme à l'éthique scientifique la plus élémentaire, et le SPM n'a donc aucune crédibilité, car il est issu d'un mélange de science et de politique.
Et le SPM est la "bible" des poilitiques et des médias... d'où le dogme du RCA ....