dimanche 25 septembre 2011


LO N° 457 (25 sept 2011)
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LES MARCHÉS
— Je reviens du marché. Ils sont inquiets. Les patates sont en baisse, les topinambours en hausse, comme en 40.
— Emprunter est de plus en plus difficile : ni mon maraîcher ni mon boucher ne veulent me prêter courgettes ou biftek… Le confiance se perd.
— Les investisseurs ne jouent plus le jeu, tout le monde cherche à vendre. C'est bien un signe.
— Chez le pharmacien, c'est pareil : il essaie de refiler ses produits toxiques comme un vulgaire banquier.
— Ou un négochiant en engrais chimiques.
— Moi, c'est du côté de la zone uro que j'ai des pertes de liquidités.
— Le tout, c'est de garder ses fonds propres.
— Mais regardez : la pub nutella conseille, dans un style très nutritionniste, de prendre au petit déjeuner (outre le nutella, bien sûr) un jus de fruit et un verre de lait. Essayez, pour voir si vous garderez des fonds propres, après ça.
— C'est sûr qu'y a de la prise de risque, là, question de laisser filer les déficits.
— Mais mon bas de laine sous le matelas me le disait encore ce matin : il est pas rassuré, lui non plus. Ses garanties de dépôts ne sont pas assurées. On a siphonné les réserves.
— La situation se dégrade. La dette est en crise.
— Moi c'est ma cadette. L'agence a encore dégradé sa note sur l'échelle de Richto.
— Faut prendre des mesures d'hostilité.
— CHALUT ! Aujourdhui, c'est la saint Phynance ! Bonne fête à tous les caca-rente ! Gluon du Glouvernement, qu'en plensez-vous ? (Y'a qu'une télééé, c'est téléchat !… Merci Topor !)
— Oh, moi… Du moment que j'ai mes valises de billets provenance a-fric, bananes et chocolat, pas de problème. J'émets des réserves dans tous les tiroirs de l'élysée, sous tous les lits. Mon petit aura des couches-culottes en billets verts (numéros qui ne se suivent pas, SVP).

Alors, on se décide à les taxer, ces transaction financières ?


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LIBERTÉ CHÉRIE
Libéralisme (la démocratie) et libéralisme économique font la paire, ou vont de pair.
On peut croire (ou on a pu croire) au pouvoir émancipateur de l'économie de marché. Elle est fondée sur la liberté, et la liberté c'est forcément bien, non ? C'est la base de la démocratie. Liberté de produire ce qu'on veut (quantité et qualité), de vendre, d'acheter, d'utiliser, de consommer.
Mais si on produit de la merde ? Personne n'est obligé de l'acheter (dit le producteur). Le consommateur est libre, lui aussi.
Ah bon ?
Ramenons le terme "consommateur" à son origine : j'ai un besoin ou un désir à satisfaire, que je ne peux pas satisfaire directement par moi-même (des bananes, du chocolat), qui suppose donc un achat. Le consommateur est captif : il a faim, il doit acheter. Et il n'a pas forcément le choix de ce qu'il achète et où il l'achète. Dans une banlieue où il n'y a qu'un super-marché et pas (ou plus) de marché en plein air du dimanche matin ni de petite épicerie de quartier, le consommateur (client potentiel) n'a pas le choix. Du coup, la grande surface peut vendre ce qu'elle veut, de la qualité qu'elle veut, au prix qu'elle veut (jusqu'à un certain point).
Où est la liberté du client ?
Et donc, c'est con, mais il se trouve que la merde a du succès. Est-ce à dire que "les gens" ont mauvais goût. "On", "les gens", "le consommateur", "les Français", "la population", "le peuple", "le public", "l'anonyme" homme de la rue qui répond au micro-crottoir…
Il faut évaluer, déjà, les ravages du conditionnement publicitaire sur son cerveau reptilien. Pavlov ! Ici ! Couché ! Création de "besoins", créations de réponse réflexes à telle ou telle sollicitation.
Exemple capté dans la presse (britannique) : un patron de presse (Murdoch) choisit d'imprimer (grâce à la liberté libérale) de la merde dans ses journaux. Ben oui… C'est légal. Il a le droit d'imprimer de la merde (ragots, dénonciations, paparazzi people, etc.). – et ça marche. Politiquement et éthiquement, il a tort : voilà donc ce qu'il fait de cette magnifique liberté que lui offre la démocratie libérale ! Mais commercialement, il s'est avéré qu'il avait raison quand les ventes de News of the World ou de The Sun ont dépassé celles du Daily Morror ou du Guardian. "Le public" aime donc cette merde, aime donc la merde ? Le public, oui, soutient ses journaux, pas avec des pétitions ou des manifs, il les soutient en les achetant – vérité statistico-commerciale – comme il soutient mcdo, coca ou lavachequirit.
L'une des perversions du système démocratico-libéraliste est que, par définition, la majorité ("le public") a raison. Mais cette définition ne définit en fait que le populisme au pire sens du terme.
La majorité, non, n'a pas forcément raison, mais elle gagne – ce qui ne veut pas dire la même chose.
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Question liberté toujours, la libéralisation du crédit a par exemple permis à beaucoup d'accéder à la propriété et, via l'actionnariat (parce que acheter des actions, c'est prêter de l'argent à une entreprise) a permis de créer ou développer bien des entreprises. Ceci non sans illusions : ou bien tu économises pendant des années puis tu t'achète ta maison ou ta voiture et elle est vraiment à toi. Mais ça, c'est vraiment rétro ! Ou bien, confiant dans l'avenir (le tien, celui de ta boîte, celui de ton pays, celui de l'économie mondiale) tu vas avoir ta maison, ou profiter d'une voiture sans l'avoir encore payée, et en croyant que c'est à toi : illusion. Argent facile. Marketing provoquant. C'est le principe même du crédit : tout tout de suite, profitez-en maintenant, payez plus tard.
Et le pire : au delà des crédits d'investissement (actions, maisons, voiture), les crédits à la consommation, c'est-à-dire qui permettent d'acheter des choses vouées à disparaître, consommées, consumées, avant même d'être finies de payer. Il faut sans doute être très costaud psychologiquement pour jouer de ce système sans se laisser embarquer. La quantité de surendettés semble indiquer que, non, nous ne sommes pas forcément assez costauds pour résister. Pavlov, encore ! Va chercher ! Trop de chant des sirènes de séduction… Manque de sirènes d'alarme.
Et donc drame de la consumation de services et d'objets, gadgets jetables, inutiles voire nuisibles, destructeurs de soi, de son temps, de sa santé, de l'environnement, donc de l'avenir.
Et drame de l'actionnariat qui a perdu sa vocation d'investissement au bénéfice de la pure spéculation.
Nous arrivons à ce stade ou nous savons tout ça, nous le sentons, au moins. (Oui, même "les gens"… "on"… "le public"…) Et donc, oui, nous perdons confiance. Pas seulement dans notre banquier, mais dans notre boucher ou nos hommes politiques.
NOUS SOMMES DÉÇUS. Nous sommes déçus, parce que nous y avons cru. Parce que ça aurait pu, ou dû, durer toujours… comme une grande histoire d'amour. Nous sommes déçus par le libéralisme économique et, partant, par la démocratie, puisque l'un ne va pas sans l'autre. Nous sommes déçus quand nous voyons les méga bénéfices d'un total, d'une banque ou d'un tradeur – et qu'ils ne bénéficient qu'à lui. Nous sommes déçus quand nous voyons qu'un labo pharmaceutique, censé œuvrer pour la santé, exploite le système jusqu'au stade de l'escroquerie, y compris la mutualité de la sécu, bel effort de solidarité sociale. Nous sommes déçus, bien sûr, par les promesses et les espoirs, poires que nous sommes, générés par les hommes politiques.
Et donc, finalement, déçus par le libéralisme et par la démocratie, et même sans être de grands idéalistes, nous sommes déçus, au plus profond de notre être philosophique, par LA LIBERTÉ.
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Rien à voir : un dessin paru, parmi d'autres, dans le dernier Psikopat en vente partout.
Et par la même occasion, pour les amateurs de jazz, sur TNT France Ô ce soir : le meilleur de Miles Davis live in Montreux de 73 à 91.



dimanche 18 septembre 2011

L'Humanité fait la fête !


LO N° 456 (4, 5, 6 !)
(18 septembre 2011)
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JOUR DE FÊTE (DE L'HUMANITÉ)
— … Donc de la fraternité. Où est la Fraternité, de nos jours ? (Universelle, sinon à quoi bon ?) A part donc à la Fête de l'Huma ? (J'aime bien Mélanchon : avec son front de gauche, son nez de gauche, son menton de gauche, il a une tête d'être humain, finalement.)
• À l'élection de Miss Univers Leila Lopes, ex Miss Angola ? (Argh ! Une négresse, noire, black, africaine sub-saharienne élue Miss Univers !)
• Aux journées du patrimoine ?
• À la techno-parade ?
• Dans la procession des indignés espagnols jusqu'à Bruxelles ?
• À la fête de la bière de Munich ?
• Mahmoud Abbas qui demande l'adhésion à l'ONU de la Palestine, pays qui "n'existe pas" ?
• Au 30ème anniversaire de l'abolition de la peine de mort ?
• Dans les manifs à Wall Street et à Venise ?
• Dans le débat pré-primaires PS à la télé…?
— Ça valait le coup ?
— Pas vu.
— Deviendrais tu allergique à l'actualité…?
— Quelque chose comme ça, oui, d'où l'absence de dessin d'actu.


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AT HOME
Au commencement était l'atome.
Je veux dire LE atome : il n'y en avait qu'un. Un tout mignon atome d'hydrogène : un noyau composé d'un simple proton à charge positive et un électron (à charge négative) qui tournait autour. (Même pas besoin de neutron, à l'origine… Le neutron, par principe et comme son nom l'indique, reste neutre, soi-disant, mais on verra plus tard que le neutron est notre ennemi…)
À vrai dire, l'électron s'emmerdait un peu. Le noyau aussi. Tout l'atome, quoi, s'emmerdait. Il s'était autobaptisé Adam pour faire genre, ça l'avait occupé un moment, mais une nanoseconde, pas plus. Il se dit alors à lui-même « l'atome n'est pas fait pour vivre seul » et entreprit aussitôt de se fabriquer un complément élémentaire (une particule pour une partie de cul).
Concept. Il lui fallait un opposé/complémentaire, comme le préconiserait Jüng beaucoup plus tard, par exemple un anti-atome. Autrement dit un atome d'anti-matière (un anti-atome, c'est un atome chargé inverse : le proton est négatif et l'électron positif. Et le neutron reste neutre) ou un non-atome qu'il pourrait nommer "dame. Le " signifie non-A, mais c'est un peu trop sémiotique et pas très azertyuiope. Il s'arrêta donc sur Ève, plus commercial.
Donc voilà : on avait la matière A (ou Adam) et l'anti-matière non-A (ou Ève). Les deux se regardèrent un moment en chiens de faïence… puis en chiens de fusils… et se décidèrent enfin à copuler comme des particules dans un accélérateur. D'abord élémentairement, lui dessus, elle dessous. Puis, l'expérience aidant, selon les 118 positions du tableau périodique de Mendeleïev. Ils virent que cela était bon, et il firent beaucoup de petits atomes et anti-atomes. Un quark par ci, un boson par là, des boutons, broutons, ions, photons, fermions, fions, leptons et radions… Sans compter les classiques déjà cités : protons, électrons, neutrons. (Ainsi qu'un sournois, le neutrino, un peu rastaquère et bien décidé à semer le désordre un peu partout.)
Au total : beaucoup.
Et quand je dis beaucoup c'est : un nombre infini. À la longue, ça a formé l'univers, c'est-à-dire les galaxies, les étoiles, les planètes, les salsifis, toi, moi… et ça continue. Un nombre d'étoiles infini, un nombre de salsifis infini, de toi, de moi, pareil : à notre échelle, 7 milliards = infini. (Sauf pour un économiste, qui en a vu d'autres.)
Les 7 milliards de toi et moi  adorent les atomes. Ils en mettent dans des bombes (on commence toujours par là) A (comme Adam) ou H comme Hydrogène. (Ce qui nous ramène au commencement et dénote une certaine propension du rédacteur à se mordre la queue.) Ils en mettent aussi dans des cyclotrons, synchrotrons, radioscopies, scanners, etc.… Ainsi que dans des centrales nucléaires. "Nucléaires" dit-on ? Pourquoi pas "atomiques" ? À vrai dire, au début, on a parlé de "piles atomiques". Mais c'était un peu nul, à cause des piles Wonder. Et puis "atomique" ça évoque la bombe, et donc la guerre, et tuer des tas de gens dans d'atroces souffrances, et donc c'est sale. "Nucléaire", c'est pour fabriquer de l'énergie et des cancers de la thyroïde. C'est propre. Et puis ça a quelque chose de chic, scientifique, laboratoire en blouse blanche. L'atome, c'est un peu vulgaire, non ? Ça pourrait être un nom de fromage ou de barque à fond plat. Le nucléaire, ça évoque le noyau, donc le centre, la substance, l'amande, le cœur de la matière. C'est tout de suite plus noble. Et ça sonne un peu comme éclairage.
Donc, c'est décidé : les bombes seront atomiques, les centrales seront nucléaires. Là encore, on se trouve face à des opposés/complémentaires : la bombe disperse, la centrale centralise (attention au sens politique induit : l'usage de l'énergie nucléaire suppose la centralisation, c'est-à-dire un gouvernement fort. Euh… la bombe aussi, en fait.) La centrale produit de l'énergie (c'est bien) E = mc2 qui permet de fabriquer des briques ou des briquets, des machines à laver, des écrans plats, des appareils de radiographie, et des montres à quartz. Plein d'autres choses aussi. La bombe elle, pète tout ça en petits et tout petits morceaux (particules) C'est ce qu'on appelle atomiser, ou pulvériser. Donc, il faut se remettre à en fabriquer (énergie). Fabriquer, détruire, fabriquer, détruire… Le grand cycle de la vie cacapipitaliste.
Et depuis, Hiroshima, Nagasaki, Tchernobyl, Fukushima (et quelques autres) sont installés à la croisée des chemins, comme des sphinx. Dans leurs sarcophages, sous leurs pyramides, symboles définitifs du principe d'incertitude qui désormais dirige notre être, ils posent pour l'éternité devant les photographes et posent pour l'éternité des questions sans réponse…
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Dessin pour la prochaine campagne de "Sortir du nucléaire".

dimanche 11 septembre 2011


LO N° 455. 11/09/11

11 septembre : ouverture de la chasse. Ça tombe bien. Comme à Gravelotte. Ça tire sur tout ce qui bouse. Les chasseurs pètent plus haut que le recul (et les curés plus haut que leur culte). Quant aux sangliers, c'est ça ou les algues vertes (dégazage d'hydrogène sulfuré sur plages bretonnes).
En ce temps-là (10 ans déjà) les tours tombaient comme des mouches moches – ou le contraire.
Les deux tours du WTC étaient posées là, faisant cathédrale. Ou baffles d'une sono rock diffusant au monde la voix de son maître. En fait, pour moi (et peut-être pour une grande part de ma génération), les Twin Towers, de toute façon, n'existaient pas. Pour moi, la plus haute tour (ou plutôt "gratte-ciel" – on disait "gratte-ciel") était et restait L'Empire State Building, comme archétype du gratte-ciel-le-plus-haut-du-monde et symbole de New-York.
Le double attentat du 11 septembre 2001 n'a fait que rétablir un état des choses qui existait "depuis toujours" (… pour moi… le "toujours" de ma vie) et n'a donc fait que corriger une usurpation, rétablir la justice. L'Empire State Building a recouvré son trône.

COURS DE RATTRAPAGE DE L'ÉTÉ
• Indignez-vous ! disent-ils. Mais ce qui est intéressant, ce n'est pas le cri, c'est l'écho.
• Europe, de la crise de la bête au régime amaigrissant : "On s'attaque directement à la Grèce, qui s'élimine ensuite par les voies naturelles". (Entendu dans une émission de gymnastique matinale – ou intestinale). Mais comme j'ai entendu aussi qu'il était difficile de faire parvenir des livres aux populations japonaises touchées par le dernier typhon…. des livres… ?! je finis par me dire que j'ai les oreilles qui fourchent, l'esprit mal tourné et l'estomac retourné. Ce que c'est que d'écouter la radio ou la téloche en faisant autre chose (lire ou écrire, par exemple). Ça me brouille l'écoute (contrepèterie classique).
• Ils attrapent la toxine botulique en mangeant de la tapenade. C'est dommage, quand même : la tapenade c'est bon et le botox c'est moche.
• Eddie Mitchell arrête la Seine (!?) et Johnny Halliday joue du Tennessee Williams. Lequel a le plus de chances de survie ? (Pas Tennessee, en tout cas.)
• Le Dr Bonnemaison, urgentiste euthanasiste, a le soutien entier de ses patients. De ses ex-patients.
• DSK (plus ou moins acquitté ou non-lieuté, on ne sait pas trop, avec la médiato-justice américaine, mais en aucun cas "blanchi", messieurs les journaliste, modérez votre langue) se présente souvent devant les caméras avec une main dans la poche. Signe de décontraction, dit-on… Plutôt signe de quelque chose à cacher. Quelque chose du domaine de la violence.
Nafissatou Diallo s'avère moche et plutôt antipathique. C'est décevant : le projet de film avec Halle Berry est foutu.
• Coulée de boue dans le Nord. "Si la Terre était plate, il y aurait moins de coulées de boue", disait George Bush Jr en son temps. Mais le Nord…? Le plat pays…? Il y a même eu une coulée de moules-frites à la grande braderie de Lille.
• Émeutes à Londres et un peu partout en Angleterre. C'est l'œuvre bien sûr comme il se doit et comme dit Cameronkozy, de bandes, de voyous, de hooligans, de préférence venus d'ailleurs. Le tant vanté modèle d'intégration anglais ne marche peut-être pas si bien… Tant mieux pour nous, ça fera moins de candidats à la traversée de la Monche dans la jongle de Calais.
• La vaillante armée franco-otanienne a soutenu les vaillants révoltés libyens jusqu'à éjection du sieur Khakadafi. Une belle (et chère) victoire pour Air Sarko One et son conseiller philosophique Béchamel. Et sans aucun mort dans nos rangs, ce qui compense les deux ou trois morts français de chaque mois en Afghanistan pour la défense de la défonce.
Et il faut savoir que les soldats, parfois, meurent de "tir amical".
— Ah bon, si c'est "amical", ça va…
— C'est mieux qu'un tir ennemical, en tout cas. Surtout que les narco-talibans tirent des balles empoisonnées au médiator.
— Si J.P. Gautier redessinait aux soldats des uniformes marinière, comme aux footeux, ça n'arriverait pas.
— Et un suicide, c'est un tir amical ?
— Et une balle dans le pied ?
• Suite à des primaires déprimantes, Les-Verts-Europe-Ecologie (LVEE) ont élu Eva Joly comme candidate présidentiable. peut-être pour des raisons de consonance entre LVEE et EVa joLy…) Mais entre un Hulot inéligible pour cause de TF1 et elle inéligible pour cause d'accent étranger trop prononcé, on est mal barré.
Et pendant ce temps les sangliers meurent de marée verte.

Avide, avidité, avoir, avaler, avare, avarice, aveugle, avilir.
La Rigueur et l'Austérité seront incarnés par Claude Gluant, sinistre de l'Intérieur d'une France rampant dans la purée mousline et le caca-rente.
Barack 'O a perdu un A sur son livret AAA. (À qui le tour ?)
L'UE économique et financière (= l'Euro €) bute dans chaque marche du marché (Grèce, Irlande, Espagne, Italie… France ?) et se rattrape in extremis, mais de plus en plus bas, de plus en plus près de l'écrasement la gueule par terre (la faute à Voltaire ou à Rousseau ?)
On demande des sacrifices aux populations. Nénesse rogne trois cm à son budget talonnettes mais engage David Douillet comme porteur (ouais, facile, y en a marre de l'humour de connivence sur les talonnettes de NS…), Berlusconi sacrifie quelques jeunes vierges, Cameron quelques immigrés… On taxe les sodas, les ados, les sado-maso, les dictateurs en fuite, les mariages homos.
"Les marchés" ou "les investisseurs" ne sont ni marché ni investisseurs, mais, tout court : LES SPÉCULATEURS. (Dont nombre de "petits porteurs" ayant autant de conscience qu'un lotophage turfiste national au tabac du coin le dimanche matin. Prendre un billet de loterie, jouer au courses ou au bandit manchot – ou à la bourse – même démarche, même superstition, même inconscience.)
L'or est redevenu à mode en tant que "valeur refuge". Faites-vous une niche en or.
Les super-riches (Total Moustache, Publicis Lévy, l'Oréal Bettancourt) demandent à être sur-taxés. C'est bon signe : non qu'ils commenceraient à avoir de la morale, mais qu'ils commencent à avoir peur.
Le meilleur moyen d'échapper à l'impôt est de faire don de toute sa fortune à l'État.
Taxer les transactions financières ? Bien sûr ! Mais les taxer beaucoup ! Du 10%, pas du 0,3 !
— Pouvoir offrir ses RTT à un collègue souffrant, c'est bien.
— Pourquoi pas à un chômeur ?
— Et pourquoi pas pouvoir vendre ses RTT ?
Le revenu n'est pas nécessairement lié au travail. Cette conception date du temps où nous consommions directement le fruit de notre travail. Sociétés de chasseurs cueilleurs, sociétés agraires : le paysan vivant en quasi-autarcie au niveau de sa famille ou son village ou son canton (en gros). Partant, nous assimilons encore "quantité de travail" et "quantité de revenu" ("Travailler plus pour gagner plus", comme disait je ne sais plus qui.) Or, dans la société d'abondance, le travail effectif (de production) est de moins en moins demandé, remplacé qu'il est par des machines et des ma-Chinois.
Partant de là, l'idée de l'AUI (allocation universelle inconditionnelle) trouve toute sa justification, à condition de l'adapter à une société qui ne sera bientôt plus "d'abondance".
La croissance zéro, ce n'est pas encore la décroissance, mais on s'approche.
NICHE est l'anagramme de CHIEN, c'est connu et c'est assez normal. Mais c'est aussi l'anagramme de CHINE, ce qui l'est moins de la part d'un pays où on les mange (les chiens, pas les niches). Ou alors, il faut penser "niche fiscale" en lien avec délocalisation…
Cela dit, quand on délocalise en Chine les accidents de TGV, on va pas se plaindre…
• Steve "Dieu" Jobs a démissionné d'Apple pour raison de santé, et ce au moment où sa boîte s'avère plus riche que l'État fédéral américain.
• Un caricaturiste syrien, Ali Farzat, a été agressé, tabassé, torturé. On lui a cassé les mains.
Blague syrienne en cours de ramadan : "Si je mange une balle, c'est une rupture du jeûne ?"
• La trempette topicale Irene est passé sur New-York  (moins de dégâts qu'une "tentative DSK").
• Le Premier Ministre japonais a été irradié… radié… démissionné, quoi, pour cause de Fukushima.
• Hugo Chavez quitte le Vuvuzella une fois par semaine pour Cuba où il subit une chimiothérapie. Tout le pays se rase le crâne en signe de solidarité.
• "Printemps israélien" ? Les révolutions arabes contamineraient-elle Israël ? Malgré le mur ?
• Berlusconi a qualifié son propre pays de pays de mierda ! Des pâtes, des psychopâtes, oui, mais Berlusconi !
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 • À part ça, Zélium s'est arrêté (provisoirement, disent-ils, mais………) et par contre Siné renaît sous la forme de SINÉ-MENSUEL. Je n'y suis pas (provisoirement, mais… on verra) mais c'est beau quand même. Papier correct, dessins "classe"…
• Mais je suis toujours, régulièrement maintenant, dans Psikopat avec des dessins d'actu différents de ceux-ci et des illus de la nouvelle d'Olivier Ka. Ça commence à devenir une (bonne) habitude.
• Je suis aussi présent dans un tout beau tout neuf luxueux lovecraftien gros bouquin "L'Appel de Cthulhu", fêtant le XXXème anniversaire du jeu en question. (Editions Sans-Détour). 400 pages, 45 € !
• Pas encore reçu mais j'y suis aussi : "Magnitude 9", édité par Ankama. Hommage des dessinateurs aux victimes de la secousse simiesque tsunami nucléaire de Fukushima et vendu au bénéfice de –
• De même pour : "Portraits sous influences", une série d'autoportraits d'auteurs de BD qui y révèlent aussi leurs influences graphiques et autres, publié par le festival BD de Solliès-Ville.
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Raoût (en retard)


LO N° 454. Premier raoût 2011.
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LES SUIDÉS SUICIDÉS
28 suidés (sangliers) ont été retrouvés morts en baie de Saint-Brieuc.  Les algues vertes en  seraient la cause.
La prolifération d'algues vertes étant liée à une pollution aux nitrates en provenance en particulier des élevages de porcs, on peut voir là la victoire du cochon domestique sur le cochon sauvage.
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"BATTLE ROYALE" SUR L'ÎLE NORVÉGIENNE D'UTOYA
— Si les jeunes gens norvégiens du parti travailliste qui tenaient leur université d'été sur l'île d'Utoya (Utopia ?!) avaient été armés, ils auraient eu leurs chances, type "Battle Royale".
("Battle Royale", roman, manga et film japonais : Dans un Japon futuriste, les adultes redoutent les adolescents japonais, enclins à la violence et à la désobéissance. D'où le vote de la loi Battle Royale. Le principe de ce « jeu » est très simple :
 Une classe de troisième, tirée au sort, est envoyée chaque année lors du traditionnel voyage scolaire dans un lieu isolé (une île en l'occurrence), sur lequel les élèves (qui reçoivent divers revolvers, pistolets, mitraillettes ou fusils) doivent s'entretuer, et ce durant trois jours. Il ne doit rester qu'un survivant – faute de quoi les colliers dont sont munis les joueurs explosent –, qui pourra rentrer chez lui à l'issue du jeu. (Wikipedia)

« Anders Behring Breivik était-il d'abord fou ou d'extrême droite ? Fou, disent la droite extrême, pas folle, et son avocat. La preuve, ce chrétien fondamentaliste était si fou qu'il était chrétien fondamentaliste. » (Hervé Le Tellier - Check-list Le Monde, 27 juillet 2011)
« L'avocat d'Anders Behring Breivik, qui a reconnu être l'auteur du carnage en Norvège, a déclaré mardi que son client semblait être "dément". Selon Geir Lippestad, le suspect refuse de plaider coupable, "déteste tous ceux qui croient en la démocratie". Il n'a montré "aucun signe de commisération", "il pense qu'il est en guerre et que quand on est en guerre, on peut faire ce genre de choses sans plaider coupable", a-t-il ajouté. Si les examens psychiatriques, qui doivent encore être effectués, concluent qu'il est un malade mental, alors "il ne pourra pas être condamné à de la prison", a souligné M. Lippestad. Pour leur part, les autorités norvégiennes examinent la possibilité de poursuivre Anders Behring Breivik pour "crimes contre l'humanité". » (Check-list Le Monde, 27 juillet 2011)

— Ce qui pose à nouveau la question "coupable", ou "auteur, responsable ou irresponsable"…? Et puis justice ou vengeance…? ou malade à soigner…?
— Face à ce qu'il a fait, le fait qu'il puisse "ne pas être condamné à de la prison" paraît aberrant !
— Ce qui serait aberrant c'est qu'il ne puisse pas "être retiré de la société d'une manière ou d'une autre". Dans les faits, ce qu'il a fait, que ce soit en toute conscience ou en toute folie, reste : il l'a fait. Responsable ou irresponsable ne change rien à la réalité des faits. Alors… Prison à vie, condamnation à mort ou suicidation en douce, n'importe. Il ne s'agit pas de justice. Ni de vengeance ni de compassion…
— Mais… l'expiation…? Et le rachat… la rédemption…?
— Tu es chrétien fondamentaliste, toi aussi ? Tu crois que la personne humaine est sacrée ? Il ne s'agit même pas de morale ! Il s'agit de retirer de la circulation un être dangereux. Comme on abat un rottweiler tueur d'enfant ou comme on ferme une centrale nucléaire.
— Mais… et la psychiatrie ? Ne peut-on le soigner ?
— Bon courage ! Et surtout belle illusion quant aux moyens de la médecine ! A part la lobotomie, on ne sait pas faire, en fait. Sans compter le coût pour la société. Coût matériel et humain : il y a des malades que ça vaut le coup (coût) de travailler à soigner, oui. Lui, autant l'euthanasier tout de suite et sans procès (qui lui offrirait une tribune).
— Comme Ben Laden, quoi.
— Exactement.
— Tu sais que c'est horrible, ce que tu dis…
— Je sais, je sais………………
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COURRIER INTERNATIONAL N°1081
Selon Thomas E. Friedman, du NY Times, la dette (US ou grecque, c'est le même phénomène) serait la faute des baby-boomers, les gens nés juste après la guerre de 40 : « Les enfants du baby-boom se comportent mal, cette génération restera dans les mémoires pour l'abondance et la liberté incroyables qu'elle a reçues de ses parents et la dette et les contraintes incroyables qu'elle a laissées à ses enfants. […] Les jeunes n'auront jamais la moindre part de ce gâteau. Ils n'auront que la facture et ils le savent.» C'est injuste, oui, une spoliation, et ils réclament justice, que ce soit sur la place Tahrir du Caire ou Syntagma d'Athènes, ou Puerta del Sol de Madrid… Les baby-boomers (50 ou 60 ans, maintenant) ont profité de cette période pour prendre le pouvoir, l'occuper, et ne sont pas prêts à le lâcher, ou, s'ils ont conscience du problème, ils sont bien incapable de s'y attaquer. « Le gouffre est trop grand et le pouvoir trop fragmenté. […] Aucune crise ne semble assez grave pour que nos responsables politiques, immatures, décident de mettre de côté leurs ambitions et leur idéologie. » Immatures, oui…
Et pendant ce temps un "adulte" rôde : la Chine. « C'est celui qui a l'argent qui fixe les règles. » Longtemps, ce furent les Etats-Unis, mais maintenant que les USA sont dans le même bateau que la Grèce (ou que nous Européens en général), ce sont/seront les Chinois. Ce n'est pas une politique-fiction, c'est maintenant.
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FAITS D'ÉTÉ
— Suite au décès de Debbie Winehouse, on signale déjà quelques faillites de pubs, dealers et tatoueurs de son quartier. (Un suicide de coiffeur, aussi…)
— Pourquoi Debbie ?
— De boisson.
— C'est toujours triste de voir quelqu'un gâcher son talent…
— Ella laisse quand même deux ou trois chansons-clips.

— Un TGV déraille en Chine, faisant trente morts.
— Les méfaits de la délocalisation.

— Décès de David Servan-Schreiber…
— Il ne buvait que du thé vert, lui, pourtant…
— Massacre de masse. Après la troisième vague des juillettistes, la première des aoûtats s'abat sur les plages françaises, suscitant l'indignation internationale. Mais les négociations se poursuivent.
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QU'EST-CE QUI EST LE PIRE ?
Les 24 heures du Mans ou le week-end du 31 jui!llet ?
Suite aux accidents de la route, les morts bien morts ou les handicapés à vie ?
Un cas de pédophilie ou un cas d'antisémitisme ?
La starac huit ou la star cuite ?
Un voyage de noces au bout de la nuit ou un voyage au bout de la nuit de noces ?
Être fiché ou être fichu ?
La chatte sur un toit brûlant ou un doigt brûlant dans la chatte ?
La conscience ou la science con ?
Un week-end en forêt ou enfoiré ?
Des affrontements entre musiciens ou entre miliciens ?
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CRIA CUERVOS
On connaissait le film et la chanson "Porque te vas" qui va avec, mais pas forcément le proverbe qui lui donne son titre :
« Cria cuervos, que te sacaron los ojos ! »
« Élève des corbeaux, ils t'arracheront les yeux ! »
On trouve des équivalents français comme « Fais du bien à Martin il te chiera dans la main, ou fais du bien à Bertrand il te le rendra en caguant ! » et l'expression « J'ai réchauffé un serpent dans mon sein. »
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« Ses mains étaient froides comme celles d'un serpent. » (Ponson du Terrail)
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Dans le N° d'été de Zélium (en kiosques), deux dessins pleins de mer et de ciel bleu.